Je suis assise sur un tapis en natte ...
J'ai joint mes deux jambes sur moi ...
Je suis saisie par un spectacle devant moi ...
Une béatitude m'enveloppe tout le corps ...
Un sourire aux lèvres ...
Une plénitude sans précédent me parcoure ...
Je me sens sous l'emprise d'une chorégraphie ...
Le temps se fige à l'instant présent ...
Je pars errer dans les labyrinthes de l'évasion ...
Devant mes yeux ...
Je cherche à comprendre, à saisir, chaque portée, chaque espacement et chaque rassemblement ....
Un rayon de soleil qui se fraie un chemin à travers un magnifique ciel bleu, une nuance d'un dégradé de bleu à te faire perdre le souffle, une rosée fine dissipe un manteau d'une légère brume, des nuages éparpillés, en flocon de neige, légers, denses, vaporeux ...
Il vint illuminer une place pleine de pigeons, une envolée de pigeons, sur une danse entre le ciel et la terre, un doux bruit de roucoulement pénétrant et de volée d'ailes m'emporte avec eux ....
A côté, une source d'eau limpide, transparente, pure, jaillissait d'une fontaine à ras du sol, où les rayons s'y jouaient dans des reflets brillants, lumineux, miroitants et quelquefois, des pigeons s'arrosaient le bec, la tête, les pattes, souvent se plongeaient le corps et partaient parfois dans une euphorie de gags entre eux ...
La place regorgeait de monde, mais peu se souciaient de ce spectacle, un errant sur deux s'attardait pour prendre quelques photos, ou donnait à manger pour susciter la scène de bruit de danse, d'accolade de bras et de pousser de jambes pour accrocher des miettes de graines ou de pain ..., ou tantôt de petits enfants couraient derrière eux en essayant de les attraper ..., l'innocence de ces deux êtres vivants, une complicité à travers une entente muette ...
Depuis l'Antiquité, les pigeons vivaient à proximité des humains, servaient de facteur à une époque et de nourriture en tout temps ...
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Plus loin de la place s'expose à mon regard l'horizon azuré ...
Je pars exploiter le grand bleu comme ces oiseaux migrateurs, ces mouettes qui longent la côte, le vol des ailes est une sensation agréable de liberté ..., seuls ces animaux volatils se régalent de ce plaisir.
Ce n'est qu'une part du paradis terrestre, chaque jour un nouveau tableau créé par le divin, s'offre à nous, aucun ne ressemble à l'autre et chaque tableau à une splendeur particulière ...
Devant l'immensité de cet horizon indéfini, une magnificence féerique entre le ciel et la mer, une symbiose de reflets qui se projettent sur l'eau n'est qu'une vie de plus, une reproduction fidèle allongée du ciel, une fusion de deux corps pourtant si loin d'espace et de temps ..., qui vibrent d'une lueur imperceptible, mais paradoxalement très vive de sensibilité, une lueur d'espoir, d'espérance, de conscience et de raisonnement, qui peuvent être une note silencieuse pour certains et une symphonie pleine de réflexions pour d'autres.
Quand on regarde un tableau peint, nous arrivons à percevoir et définir l'approche du peintre, mais quand on est devant un tableau du divin, nous ne parvenons jamais à toucher sa splendeur ou détenir l'étendue de son contenu, ses couleurs pastels nous subliment les yeux, cependant indéchiffrables à la réflexion, longtemps dans l'histoire de l'humanité et anciennes croyances sont tombés en adoration devant cet astre.
Ce corps céleste sépare le monde d'un nouveau jour, fait appel au sommeil radieux de la terre en réfléchissant une lumière de rayons se dissipant inéluctablement sur l'horizon, avant de disparaître derrière l'immensité des flots et laissant le crépuscule prendre possession, en réveillant l'astre régulateur des marées la Lune ..., l'astre paisible, éphémère, errant, étincelant, reposant et secret ...
Ces deux astres sont d'une influence considérable sur l'homme ... Un mystère loin d'être dissipé ...,
La nature est une sublime palette de couleurs, un feeling naturel, inné, un toucher à l'âme sensible, un sentiment d'une émotion accrue, elle extériorise l'intérieur de la vie, l'extérieur n'est que la floraison et la fécondation de phénomènes quasi simultanés ...,
Que nous soyons peintres, écrivains, ou autres, nos tableaux, nos écrits, ne sont qu'une écriture sur une feuille blanche, une traversée à bord d'un navire, un ressentit, que chacun décrira à sa manière, selon l'inspiration du moment et du temps ..., sinon les couleurs naturelles suffisent elles-mêmes à sublimer ...