28.4.13

La peau de chagrin...


-IV-
Dans l'ombre de mon silence
***

Au long de chaque tunnel lugubre sans fin,
Au fond de chaque âme où déchirent les ténèbres,
A celle d'une cécité dans la lumière du jour,
Les épreuves de la vie ne sont qu'une
violente tempête...
...à une fin.




      A l'aube d'un monde endormi, où la nature se déploie sa beauté, sa grâce à ceux qui veulent goûter à sa splendeur en premier, à ceux qui sont avides, passionnés de la vie, avant que le rideau de feu de sa Majesté le Ra ne rampe ses tentacules de rayons de chaleur sur la terre pleine, et n’exhibe son  charme audacieux sur la planète entière. 

    Tel était le regard de cet astre généreux, timide, naïf, immaculé, pure, loin des brises susurrées, mielleuses de douceur. Son maintien obstiné, naturel résistera à l'indolence du temps égoïste, inassouvi de changements imprévisibles. 

   Sur un éventail d'un champ doré, les prémices d'un levant de lumière ocrée, une lueur matinale délicatement voilée, où les réverbères se bousculaient les nuances colorées, un reflet exotique de cuivre rosé, une brume de fumée palpitante sablée, filtre le halo d'un horizon espiègle rapetissait mes yeux.

     J'ai pansé mes plaies avec du sel, un chancre à vif s'est asséché, durant ses deux ans de ma vie où se mélangeait chagrin, désillusion, déception et enfin une souffrance perpétuelle. Je me traînais ce poids de misère à genoux, pour m'agripper à une chimère bouée molle, qui agonisait le peu de souffle d'air frissonnant au bout de mes narines.
.
.
.

     Je m'assoupis la tête un moment au seuil de mon tunnel...
......

    Pourrai-je décrire mon combat ?... moi, une femme qui a enduré une existence de souffrance...
   Qui peut comprendre mes peines ?... mes moments de peurs, d'angoisses, et de perte.

    Chaque jour, je perdais ma confiance en moi, ma propre personne se dégradait  vers la décadence des choix aisés, ma condition de femme impuissante, et soumise. 

     Prendre la moindre décision devenait immanquablement une montagne à escalader, je n'arrivais même pas à me tenir à un caillou. J'ai perdu tout espoir de lutte,  j'ai plus aimé être en bas que prendre le chemin de l’ascension...

     Depuis que j'ai perdu la seule chose qui me tenait à la vie, tant de bonheur rêvé, tant de joie ressentie et partagée, tant mon attente était grande de plaisir. Enfanter était devenue un pur bonheur, le sentiment d'une maternité innée... mon bébé.

    Je suis devenue l'ombre de moi-même, je voulais périr à petites doses, ce à quoi j'aspirais le plus,  était de le rejoindre. Je me laissais sombrer dans la mélancolie, je me laissais aller dans la monotonie de mon désarroi. La souffrance devenait un abri de bonheur, de piété, la peine se soudait à mon corps, exultant une allégresse intérieure.

    J'ai déserté la femme qui était en moi, j'ai détesté l'aspect et les traits qui me liaient à la femme que j'étais, je ne voulais plus porter le fardeau de cette femme qui était en moi. Je me plaisais à détester cette femme qui me revêtait, si bien qu'un jour, j'ai pris un ciseau et je me suis coupé les cheveux très courts. Ma garde-robe était stérilisée, les germes féminins avaient disparu, j'ai emprisonné ce corps, j'ai stylisé son expression en l'adoptant à la gent masculine. Je me suis cachée sous ce masque, la face de mon insurmontable effroi. J'ai tailladé, arraché en lambeau le cœur des sentiments de maternité qui affluaient leur sève dans mes seins frêles de bonheur.

     J'ai habillé ce corps d'homme en chemise ample et en jean. J'ai adopté la cigarette, je la consommais comme une droguée en manque de cette fumée qui déchirait ma poitrine, tant le feu, que déclenchait la cigarette sur le papier me remplissait de cendres de joie, de poussière de frénésie, une après une... Quand le paquet finissait, je rodais dans la maison comme une fêlée, en cherchant partout les mégots dans des cendriers entassaient dans l'évier de la cuisine. J'avais le son des trompettes à la java dans ma tête, un tintamarre tumultueux. L'ébriété du venin de la nicotine gisait un sentier d'absorption dans mon organe cérébral, le vice était insurmontable, insupportable aux âmes faibles. Mes mains tremblaient comme une feuille ridée par la mort. 

    Je me persuadais  que c'était la dernière, et que je pouvais encore me contrôler, mais je m'enfonçais de jour en jour, jusqu'à savourer les délices de mes tromperies effrontées, jusqu'à me persuadais littéralement dans une insipide, fade, mesquine parole, que c'était ma seule vraie issue dans la vie. C'était trop facile de se castrer dans la faiblesse de ses pensées sans s'offrir d'autres horizons de perception. La tentation nous hante sous toutes ses formes cloîtrées dans l'habit du moine pieux, une obsession tenace qui ne vit que dans l'essence de notre psychique. Elle s'enrobe de voluptés en impulsions secrète, de voilage tourment d'assiduité obscène qui ôte le sanglot cru.

    Longtemps des cauchemars avaient tressailli mon monde de nuit, j'ai déserté le lit du repos, j'étais une somnambule du jour et celle de la nuit. Les idées se bousculaient dans mon monde de pensées, je n'avais plus la réflexion du bien et du mal, tout se mélangeait dans le labyrinthe de ma tête. Je tenais entre l'aliénation, la schizophrénie, et la raison, à un fil de cheveu. Je riais et je pleurais en même temps, puis les larmes avaient renié mes yeux, cette eau salé, bénéfique, divine qui nous lave de nos péchés m'avait été aussi prise, je ne méritais pas le pardon divin. Alors, je criais si fort mon affolement, avec un son dans mon antre gorge qui ne sortait pas, il ne trouvait plus le chemin d'issu, le coussin empêchait mes hurlements.

    Dans mon sommeil agité, le peu que d'ailleurs, je pouvais me le permettre, j'entendais les cris de mon bébé qui déchiquetaient le ciel de mon inconscience de songe. Je me réveillais en sursaut dans mon lit, mes larmes coulaient à flots, je bouchais les oreilles avec mes mains, pour ne plus les entendre, mais ils persistaient sur ma trace. Mon mari à mes côtés dormait comme un ange, je l'enviais terriblement. J'ai muselé mon monde dans cette sombre cave, qui était mon âme, et je n'ai pu révéler mon désordre conflictuel.
.
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26.4.13

La peau de chagrin...


-III-
Une errance au cœur de mon âme
***

L'amour est l'existence même de notre vie,
L'oxygène de notre âme,
L'élan vital à notre pérennité.
La traversée noircie d'empreintes
 Sur les chemins habilement réfractaires,
 N'est  que   Néant...
Un Silence sans plus...




     Une  buée de l'aube assoupit la chaleur du jour, retint un moment le brouillard de mon regard fit de silence. Je tins mon souffle de peur d'échapper à cette beauté. Le crépitement des braises de reflets du soleil sur les feuilles d'un arbre millénaire.

   A travers, traversait l'éternité, dégageait de la fierté et de la générosité. Un symbole de paix par excellence. Au premier abord se détachait une expression corporelle insaisissable, une moulure sculptée, soigneusement raffinée par les détails.

   Il était d'un air auguste, une sculpture architecturale, un opulent tronc torsadé, habillait d'une noueuse coiffe, où se déferlait une riche crinière. Le long de sa joue serpentaient des stigmates du temps, qui crevassaient son visage, des tâches en spirale tachaient de part et d'autre son corps, des échancrures tailladaient sa peau  par de mille rainures. Des plis de combat par des rudes intempéries lui apposèrent une flétrissure du teint. Nonobstant,  une grâce déferlante de prospérité sur ces branchages, lisse de richesse par ces rameaux. Une abondance de sagesse, d'amour et de santé.

   Un tempérament bosselé en beauté de travail en relief, aux feuillages argentés, un caractère spécifique naturel, une inaltérabilité de robustesse. Il fut l'identité culturelle de la Méditerranée depuis des décennies. On conta de par l'histoire ancestrale ses louanges de culture, à ces remèdes magiques, une virginité raffinée, une quintessence de pureté de dégustation, un délicat mets de table. 

    Il a longtemps inspiré le pinceau des peintres, la plume des poètes, le commun des artistes, le berger voyageur, ou le simple passager admirateur. L'antique adage affirmait fermement qu'il renaissait de ces cendres d'où l'emblème de son immortalité.

   Je le regardais inlassablement sans m'approcher de lui, je ramassais fébrilement un rameau épars par terre, dans mes mains, je sentais une odeur puissance, d'une fraîcheur juvénile.

    Dans l'ombre de ces yeux,  ce doyen de la nature guettait le périphérique du territoire, ses racines centenaires lui procuraient une prestance de respect. Il s'élevait au ciel par son élégance, déployait un long ombrage épais, vaste, ces doigts s'écartaient de plus en plus et au creux de sa paume tendue les délices, l'allégresse de pépites noires, vertes, violettes, au calibre varié, enrobées d'huiles essentielles.

    Et moi, transportée par ce charme envoûtant... je me suis reposée dans ses bras fraternels...
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   Il faut prendre le temps de le regarder, un langage s'installe aussitôt que la tête se pose et touche le tronc, comme s'il nous aidait à vivre... après une longue fréquentation avec de tels arbres, la leçon à retenir, est bien celle de la patience et celle de la paix.

    La beauté de la nature n'est visible qu'à ceux qui la ressentent de l'intérieur, qui goûte à son toucher, et savent la préserver. La nature est d'une beauté pure, qui a des sentiments d'une pureté intense et exceptionnelle...

Celui qui n'a pas connu la beauté de la nature, n'a rien connu à la vie....
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13.4.13

La peau de chagrin...


-II-
La destinée
***

Si un  jour l'amour  frappe à ta  porte, 
prends  le  temps  de  savourer  chacune 
de  ses délices  aux fruits de l'exode  raffiné. 
Ces moments sont inconditionnellement irraisonnables.





    Je scrutais son regard, sur chaque femme que je croisais, je cherchais son apparence sur l'ombre des traits de chacune d'elles,  son reflet n'y était pas. Elle n'était présente que dans mes rêves, je la voyais clairement, si bien que mes songes ne s'habillaient que de son écrin. Je savais qu'elle m'attendait quelque part, nos âmes se bataillaient jalousement pour se rencontrer. 
    
    Le destin avait ferré au sceau ses syllabes voluptueuses, avec l'encrier de l'extase de l'amant éperdu, sa plume s'est déployée sur les contours de l'air de nos feelings.

....

     Je l'ai revu une seconde fois, sur une île des oasis, j'étais assis à un café avec un vieux confident. Elle était à une table en face de moi avec des amis, elle riait et parlait avec les mains, une manière à elle de mimer ses paroles, avec un mélange d'émotions. Cependant, je n'arrivais pas à entendre ce qu'elle disait distinctement, mais au vu des visages de l'assistance, c'étaient des blagues ou des scènes burlesques, partant par des éclats de rires à ne plus en finir.

    Son charme se lisait sur son visage. Elle portait une légère robe  fleurie d'été, des longs cheveux au vent, ses yeux étaient de la couleur du soleil, par un temps crémeux. Son regard était loin par moments. Elle s'arrêta parfois, le temps que ses amis retrouvent leurs calmes. Elle regardait un verre vide sur la table, caressa son bord du doigt, ses pensées étaient ailleurs. Elle oublia le monde autour d'elle, plus rien n'existait, juste un regard  figé sur ce verre, comme s'il lui racontait une belle histoire. Ses yeux brillaient et un large sourire se dessina sur son visage.

    Elle se releva, l'instant d'après, prit congé de ses amis et s'éloigna. La journée prenait fin, le soleil peignait ses ingrédients d'arômes doux, caramélisés, dans des couleurs pastel, vibrés, pailletés sur un horizon béat, quiet, le bleu du ciel s'estompait sur des nuées vaporeuses .

   Elle marcha nonchalante, d'une lenteur entraînante... vers un coin désert de la terrasse du café, comme une habituée des lieux et s'accouda à une balustrade en bois. Un châle en soie couvrait une partie de son épaule, l'autre était un peu dénudé. Un éclat de reflet jaune orangé fervent, du soleil doré brillait sur une carnation halée, satinée, mielleuse, lisse, où les doigts n'ont qu'une envie d'errer en permanence.

    Une atmosphère conviviale rayonnait sur la terrasse, des bougies étaient allumées et placées sur chaque table, un air de musique très soft animait l'ambiance, les senteurs de jasmin embaumaient la place d'une brise légère, douce, enivrante, rafraîchissante des soirées d'étés. 

    Des bougainvilliers rouge écarlate et blancs immaculés tombaient en chute libre sur le rebord des persiennes d'une porte d'entrée secondaire, quelques arbres nains couronnés de gigantesques pots en poterie terne, cru. Un parquet en briques rouge tomate habillé le sol, des petites lanternes en cuivre noir  martelé longeaient une partie de la terrasse, celle qui donnait sur le côté restaurant. Des tables en bois de chêne étaient dressées,  couvraient par des nappes en petits carreaux rouge et blanc, ornaient par-dessus d'un vase avec un bouquet de marguerites en signe de Bienvenu. Un assortiment de bouteilles d'huile et de vinaigre, poivre et sel, et une cruche d'eau potable en terre cuite à l'ancienne pour tenir la fraîcheur.

    En passant du côté du restaurant s'entendait un petit brouhaha de services. Une famille prenait place dans un coin, un jeune couple au milieu s'attardait à commander,  un autre homme seul commençait à manger et des serveurs plaçaient des chaises en plus selon le nombre de clients.

   J'ai profité pour la rejoindre, le temps que mon ami eut fini de parler au téléphone avec sa fiancée qui pouvait durer des heures. 

   Un panorama magnifique s'offrait à ma vue, l'horizon commençait à ombrer le ciel, le café-restaurant se situait en hauteur d'une colline. Les lumières des maisons et des rues, un mélange de clair-obscur, de lumière dense,  de l'écho de la musique au loin. Elle était émerveillée par cette atmosphère et moi... d'Elle. Le dialogue entre elle et l'horizon s'éternisait, une rêveuse... et moi ne voulant pas briser ce charme, je suis resté là, à la contempler sans mot. 
Quelque chose en elle m'attirait incontestablement.

   Elle ne s'en est pas aperçu de ma présence, j'étais debout à ses côtés, elle me regardait sans me voir, un effet de mirage du soleil, une cape d'invisibilité se reflétait sur son beau regard fardé. A cet instant précis, mes yeux croisèrent les siens, mon coeur s'est mis à battre, je n'ai pu placer un mot, subjugué par son charme. Pourtant à l'intérieur de moi, un volcan en éruption jaillissait ses laves vives dans mes veines.

   Des envies de mots remplissaient mon breuvage salivaire succulent, je dégustais ce goût suave dans ma bouche, ma langue se délayait de mes pensées sans respect et je fus pour elle un Roméo, un poète et le jeu du tempo avec le souffle des mots s'entamèrent...

Le silence de l'âme d'un virtuose...

Dolce...
Une femme seule sur le pont,
rêveuse...
Un châle sur les épaules,
Les cheveux au vent,
Souriant à l'horizon,
Toutes les étoiles illuminaient son reflet,
Son auréole sur l'océan,
Tout paraît se figer autour d'elle,
Le temps s'est arrêté pour exaucer ses voeux,
Un bonheur inouï remplissait ses yeux,
Le bonheur est à sa portée,
Tends ta main mon coeur,
Tu le saisiras.

Adagio...
Ce n'est que mon coeur qui te charme,
Je ferme les yeux et mes mains te caressent,
Ton image se reflète sur mon coeur,
Ma main t'effleure,
Du bout des doigts suit le parcours de ton visage,
Tes yeux se ferment très doucement,
Tu es charmé...,
Mes doigts parcourent chaque courbe et ligne,
En connaissance et en découverte,
Un tourbillon de sang circule dans nos veines,
Monte en harmonie aux neurones,
Un lien si fin entre le coeur et la tête,
Se lie en infinie union,
La nature nous enveloppe par son doux parfum,
La nuit étoilée vibre sous chaque battement, 
De nos coeurs en fusion,
Où m'emmènes-tu mon coeur??.

Allegro...
Je saisis ton coeur dans mes mains,
Je l'embrasse et le remets doucement à sa place,
Ta révérence me sublime, 
Mes mains naturellement te caressent,
Tes yeux se ferment,
Ton goût change,
Et le coeur t'emporte,
Un souffle chaud sur la nuque,
L'enivrement valse sur un pas de danse,
Un air de musique que ce battement !,
Valse mon coeur sur ses pas,
Que tous deux éterniseront,
Ton miel convoité me charme.

Crescendo... 
Je te charme et l'océan me charme,
Je me sens sensuel ce soir, 
Les feux des lumières, 
Les caresses des étoiles, 
Sur ton corps me parcourent, 
Ce tableau noir me chatouille de ses couleurs,
Mon coeur vibre sur le bat des vagues,
S'épanouit sous les notes de musique,
Le feu s'allume et me consume,
Un son pétillant murmure mes oreilles et mes sens,
Ses eaux sont troubles et profondes,
Tes yeux me tentent, me séduisent, 
Une envie forte de te saisir,
De t'appartenir.

Pizzicato... 
Le jasmin cueilli de ta bouche,
Et deux bourgeons de muguet, 
Fleurissent sur ton buste,
Tes yeux prunelles de perles,
S'illuminent de ton orbite,
Ton visage s'éclaire à la lueur de la lune,
Cette étreinte nous envahisse,
Et je reste suave de la tendresse,
Qui s'emmêle à ce corps tant désiré,
Tes lèvres me surprennent,
Et me crient de les rendre miennes,
Ma sagesse m'appartienne-t-elle?,
Ou a-t-elle atterrit sur tes lèvres en perle?,
Ta bouche m'ensorcelle,
Et le parfum du jasmin m'enivre,
De le cueillir et que l'on en finisse!!.
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Une fontaine de joies, L'amour...

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Besame Mucho...














8.4.13

La peau de chagrin...


-I-
La rencontre
***

L'amour  ne  trouve  pas son   vrai   sens, 
que quand une personne vienne à nous, 
pour lui donner  tout son  sens.





    C'était les prémices du printemps, d'un jour ensoleillé comme celui de l'été.  Les mains dans ses poches, un pantalon en jean habillait ses longues jambes minces, de larges épaules calibraient un torse musclé, il dépassait la quarantaine, un aventurier des lieux insolites.

    Il se tenait au bord de la plage, une légère brise iodée se jouait de ses cheveux grisonnants, sur une peau basanée qui accrochait le soleil, se faufilait entre sa chemise retroussée, un frisson le parcouru le long de son épine dorsale. Un élan de sang fit un petit tour dans ses veines. Une frêle senteur sensuelle d'une main s'insinua sur tout son corps.

    D'un air nonchalant, traversa du regard le panorama, une falaise longeait la côte, le coin n'était pas très habitable, mais il l'était pour ceux qui voulaient se dépoussiérer des bruits de la ville. A sa première découverte, il en était tombé amoureux et depuis c'était devenu son abri caché loin du monde. Très peu de ses amis connaissaient son existence.

    Il admira le reflet du soleil qui projetait ses étincelles sur l'eau. Le va-et-vient incessant des vagues remplissaient le creux des coquillages, et mouillaient des galets dispersés sur le rivage de la mer.

   Il se sentait léger et gai en marchant, ses pieds nus frôlaient les écumes blanches que l'eau de mer ramenait sur le sable humide, ses pas variés cheminaient le long de son parcours, à travers un dessin de pas de loup, juste les orteils ou plus souvent des pas assurés enfonçaient de plein dans le sable.

   Il griffonna du doigt un "je t'..." sans pouvoir le continuer,  il voulait le crier sur tous les toits, mais se ravisa, il n'avait plus l'âge, pourtant il était amoureux. Une sensation refoulée depuis longtemps, si bien qu'il s'est jeté corps et âme dans son travail pour oublier cette douleur qui a percuté un jour son coeur. Dès lors, il s'est juré de l'épargner de toute souffrance en menant une vie paisible avec quelques rencontres sans lendemain. 

    Il ferma les yeux le temps d'un délice, une ombre passa sur son chemin de pensée, il sentit ses mains sur son visage bronzé, son parfum aigre-doux remplissait l'air, ses caresses languissantes sur ses tempes, et de ses lèvres au creux de son lobe lui murmurèrent les charmes des mots, qu'elle seule pouvait le rendre aussi fou, un sourire se dessina sur son visage tant il aspirait ardemment sa compagnie.

    L'envol des mouettes à ses côtés, le ramena à la réalité, il se retourna et vit au loin sa petite cabane en bois suspendu sur une colline où il passait le plus clair de son temps. Il travaillait comme architecte dans une grosse boîte de renommée. En un laps de temps, il vit les mois passés à la construire. La maisonnette était composée de deux chambres assez spacieuses, une de plus pour les amis, d'un immense salon équipé d'une kitchenette et d'un petit coin-repas, le tout était tapissé d'une baie vitrée donnant sur la mer. A l'extérieur,   un store de véranda coulissante couvrait une petite terrasse où il avait installé une table en bois et un rocking-chair. C'était son  coin préféré, où il aimait le plus s’asseoir et déguster son café en admirant le paysage.

    Il comptait passer un week-end avec elle, si bien qu'il avait tout préparé à l'avance et n'attendait que son arrivée. Il se rappela de sa première rencontre, un hasard de circonstance, lors d'une fête chez des amis en commun. Toutefois, aucun deux n'avait fait attention à l'autre, juste le temps d'une soirée, chacun passait par un moment difficile et n'aspirait à une nouvelle relation. Tous deux essayaient de panser un passé douloureux.

   Il avait perdu espoir, quand un jour, elle a surgi de nulle part, comme un songe et a ravagé sa vie et fracassé son monde sans répit, un amour indolore, tant convoité.

    Elle a allumé la flamme de son coeur enterré sous les cendres de l'oubli et continue de propager l'éclat de sa tendresse, d'un amour sans condition.

.
.
.

......







7.4.13

Le royaume de mon jardin parfumé...




  J'aimerais cueillir cette occasion qui m'est présentée, pour fêter l'anniversaire de mon modeste blog. Ne vous inquiétez pas, je ne compte pas le faire continuellement, juste cette année :).
Prenez votre mal en patience, et supportez un peu mes jérémiades :)

   Déjà, un an passé avec vous, ça me paraît invraisemblable, et pourtant les jours passent, ainsi que les mois. J’admets, que je suis encore nouvelle dans la blogosphère, ainsi que par rapport à mes amis, qui ont fait un long parcours d'endurance. Certains pensent que maintenir un blog en vie est une chose facile, je dois avouer que la vitalité, l'énergie, la ténacité sont mises à dure épreuve surtout pour assurer un timing. Je les félicite sincèrement. 

   Avant tout, j'aimerais remercier vivement tous mes amis proches réels et virtuels, de leur soutien, de leur confiance, de leurs mots encourageants, et de leur commentaire sur mon blog, sur Fb  ou sur message privé. Merci infiniment du fond du coeur.

   Je cite en premier lieu, ma très chère et belle amie Illusions Toutes, un adorable coeur, son amitié m'est estimable et notre entente mutuelle me procure une grande satisfaction. Elle m'a beaucoup encouragé à ouvrir ce blog, a été la première à commenter mon premier texte, et à s'inscrire à mon site. Son passage me fait toujours énormément plaisir, je la remercie infiniment. 
    Je remercie vivement, une douce mouette, Nawras Univers, une agréable amie, que je suis ses pas de très près, sa plume me tente extrêmement. Aussi, je remercie ma jumelle :), Venus Vennoussa, une amie très charmante, que j'apprécie la fragilité, la délicatesse de sa plume.

   A la fin, mes remerciements vont à mes deux inséparables, habituels et tendres compagnons de route. Je les maintiens jalousement au chaud dans ma vie, ils sont ma vraie source d'inspiration...., emplissent ma vie de joie..., me redonnent le souffle    de l'espoir..., et me poussent continuellement à explorer d'autres horizons.... Je vous aime tant.... Merci infiniment d'être dans ma vie.

....

   Toutefois, je parlerais de cette naissance, comme mon enfant auquel j'ai beaucoup gâté, couvé sous mes bras, pour l'offrir par la suite au monde externe.

   Je partage avec vous ma joie à travers mes écrits, mes dérobées de pensées, dans un monde de sentiment, qu'il soit porteur de plaisir enrobé de miel volupté, ambré de mots, de mes yeux qui pétillent de sourire tout en vous lisant.

   Par ailleurs, je n'oublierais jamais ma première lecture qui a commencé dès mon jeune âge. C'était mes débuts en primaire, avec une institutrice qui m'a appris l'alphabet en chantonnant, mais  assurément en deuxième année que mon univers a basculé. Aussi une autre enseignante, qui a marqué ma vie et mes souvenirs. Elle a beaucoup cru en moi, malgré mon frêle âge. Un jour, elle m'a prise par la main et m'a conduite dans une vaste salle, à la bibliothèque de l'école. Les étagères étaient remplies d'un monde féerique de lecture, le monde d'Alice, mais avec les bouquins. Une collection de la bibliothèque verte, et rose, Oui-Oui, les fables de la Fontaine, et bien plus tard la comtesse de Ségur... 

   A la salle adjacente se tenait les cours de piano, j'étais plus qu'attirée par l'atmosphère qui régnait de l'un à l'autre, et je n'ai plus bougé, mes errances et mes escapades se situaient dans ces deux salles.

   Ce fut, un autre jour où j'ai découvert un autre monde, celui de la scène, on avait à l'autre bout du compartiment de l'école, une autre grande salle où se tenaient toutes les épreuves des fêtes de fin d'année, ou les divers spectacles de marionnettes...

  Je suis tombée amoureuse de la scène, je pouvais interpréter, et revivre tous les personnages.

    Mes études en primaire étaient dans une école de Filles, tout le corps enseignant était composé de Femmes. J'étais demi-pensionnaire vu que mes parents travaillaient, et que je n'avais personne pour faire la navette. Mais la cerise sur le gâteau et que l'école d'à côté était celle des Garçons ;) . Imaginez les retrouvailles à la sortie de l'école... même si on était rudement surveillé par des surveillantes ;).

    A la sortie de l'école et pour rentrer chez moi, on devait parcourir un grand jardin et marchait sur un petit pont en bois. Inlassablement, j'entendais le bruit de mes petits pas ainsi que d'autres, une magnifique chanson...  Sous ce petit pont se trouvait un bassin ovale, où germait des larves, des insectes, des nymphes de moustiques, des grenouilles et des guirlandes noirâtres d'herbes sauvages... :\
  
   Et je vous laisse deviner ce que ces petits diables de garçons... :) faisaient avec... Ils les tenaient prisonniers dans un bocal ou dans une petite bouteille en plastique... ; Ayez une vaste imagination et je vous assure, que la réalité est bien au-delà... ;) .
C'était mon jardin et mon royaume de petite fille rêveuse...

    Pourquoi je vous parle de ça, et ben! , C'est à partir de là que j'ai commencé à tenir mon journal intime et que mes mots étaient immensément fragiles, légers, courts et mous....

    Bien plus tard encore, jaillirent de nulle part, le poids de mes mots qui ont creusé un long sillon d'histoire derrière. Certes, mon cheminement avait commencé très tôt... 

    Au cours de ma vie, j'ai pu réaliser nombre de mes rêves et encore aujourd'hui. J'ai pu savourer ma passion, ma faim et ma soif inlassablement inassouvie... 
   
   A chaque fois, je mettais la barre plus haute, mes challenges me surpassaient de bien loin...
....

   En ouvrant ce blog, j'ai longuement pensé à ce que je pouvais rajouter de plus à tout ce qui  a été écrit... à l'amour, à la poésie... ma vie, du chagrin, du bonheur, de la politique, etc... finalement, tout a été dit...  
   
    Mon sac à dos est plein d'histoires... mais est-ce qu'ils valent la peine d'être étalées.... 

   Alors, mon idée fut de parler de tous ces sujets sans exception, auxquels à moi aussi ne me laissaient nullement indifférente... Alors, j'ai repris la scène de mon enfance... J'ai habillé mes personnages, tapissé les lieux, et conté au tempo mes actes...

   En me lisant, chacun de vous retrouvera sa personne, sa vie, sa défaite, sa souffrance, son combat avec la maladie... et bien d'autres sentiments humains...

   Voilà, j'ai profité longuement de cette occasion pour me dévoiler un peu dans ce monde virtuel...

   Un conseil... Profitez pleinement de la vie qui est si courte, le bonheur est à portée de main... Accrochez-vous à ce présent, les pas du lendemain sont si fragiles...

   Merci infiniment aux fidèles lecteurs, aux passants, aux adhérents, aux curieux et à tous.... Bonne lecture.

    Je me souhaite un Joyeux Anniversaire... :)