15.9.16

Le vide de l'être absent...



Je le regarde dans les yeux pensivement, et je me demande comment a-t-il pu changer autant ? Comment tout s'est renversé soudain en moi ? Quand est-ce ma vie est devenue une prison ? Un étranger que je découvre dans mes bras, peut-être bien que ce voile de brouillard que j'eus devant les yeux s'était dissipé. Tout se presse dans ma tête, des vérités s'écrasent une par une dans mon regard, comme les vagues qui se brisent sur les rochers. Tout change si vite soudain, je le vois sous un nouveau jour. J'essaie de retenir en un temps vaguant les peintures de nos souvenirs. Je regarde son visage, ses yeux, ses lèvres comme pour la première fois. Un ultime geste avant l'abandon, sans même lutter contre toutes mes pensées troublantes. Je sais que je n'aimerais pas mes mots, ni mes regrets. Pourtant, ils seront longtemps dans l'ombre de mon miroir, comme une punition à revivre, une image qui existera, et que je reverrai sans fin. 

Je traverse ma vie ou le semblant de cette terre amoureuse et tranquille. Je me revois entre ses mains, buvant ses mots. Hantée de sa présence. Obsédée par sa pensée, par son esprit, par son imagination débordante. J'étais encastrée dans le corps de l'amour. Piégée dans un sourire derrière la mer, entre tous nos voyages et mes solitudes. J'avais toute son absence pour le protéger. J'avais tout son temps pour le sauver. Et tous ses retours pour transformer mon attente. J'oubliais ses longs voyages dans son regard qui me dévore, lèche ma nuque, me renverse, me mange et m'embrasse. Et recommencer. Sentir ses épaules fortes, sa poitrine musclée et son ventre dur et lisse. Nos corps nus. Je m'étouffe dans sa folie, dans son désir, dans son odeur virile. Dans son monde masculin qui me fait tourner la tête. Mon corps est le moyeu brûlant de ses mains, un ouragan ravageur en mouvement.  

La douleur m'aveugle, et je m'aperçois qu'il y a des moments dans la vie où une personne qui nous a longtemps entourée de sa présence peut ne pas nous manquer ou plus, quand elle s'absente souvent de notre vie. Et que derrière moi, j'en ai laissé de bien nombreuses. Que le vide auquel j'ai eu si peur de le ressentir s'était volatilisé ou que tout simplement, les liens qui nous unissaient se sont fragilisés ou se sont défaits. 

Chacun de tes regards ne me transmet que fatigue, fuyant et rempli de doutes. Ainsi, les silences s'accumulent et apparaissent au travers de mensonges ou de demi-vérités. Même la complicité s'est évaporée. Je ne sais pas, mais je me perds entre toi et l'autre. Je te cherche dans ton visage et dans celui de l'autre, mais je ne te trouve plus. Tu es si différent. Tu es si distant. La mort se glisse partout entre nous. Partir, quitter l'ennui, la torpeur de ce silence qui ressemble à une chute. Et préférer l'absence, la distance, le seul moyen d'être en harmonie avec moi-même, et me retrouver. Moi aussi je vais changer par ton indifférence, et me reconstruire. Sans toi, sans l'autre, sans nous. 

Malgré moi, j'ai toujours été à fond dans mes relations intimes et amicales. Comme un engagement à tenir, de l'amour à offrir et à partager, et une amitié à entretenir. A vouer une attention particulière à des âmes que mon cœur a choisi. A la manière d'une maison entière dans mon cœur et dans mes mains.

J'erre sur son visage où le manque d'attention se lit, peut-être que cet air d'avoir la tête ailleurs était présent depuis toujours. Désormais, je ne sais plus. Peut-être une autre vie, ta vie ailleurs, loin de moi. Peut-être d'autres centres d'intérêts que tu ne partages plus avec moi. Ton monde invisible qui me retient loin de toi. Tu te retires si loin de moi. Tu t'arrêtes de me prêter de l'attention, à moi, celle que tu considères comme importante dans ta vie. Tu ne m'offres que des vides au lieu d'une présence attentionnée. Tu disparais dans une fumée de serments quand tu oublies souvent l'union de tes promesses. Ton arrogance vidée contre ce présent immédiat qui nous unit et nous fuit aussi. Feutrer cette attente et remettre ce grand écart à des lendemains improbables, comme si le temps nous était éternel. Cet excès déséquilibré du pacte que nous sommes éternels. La grande fragilité du moment présent qui est capable de tout. Ces détails auxquels ne requièrent plus de l'importance à tes yeux et qui dure avec le temps. Savoir être présent entièrement, non pas physiquement, mais entier avec le cœur et l'esprit. 

Cette mort lente me tue à jets de pierres, quand l'absence la plus douloureuse est celle d'un être à tes côtés et ne te communique que de l'indifférence, et un manque d'attention. Tu crois que ce n'est rien que de vivre l'enfer de la flamme à petit feu. Pourtant, des mots tendres auraient pu panser mes attentes, aimer à s'oublier dans la fièvre de la passion. Happer ces instants à moi, à nous. Et puis, tes silences, mes silences, une morgue de mots avant la crémation.

Dans un rêve une évidence qui prend forme. Certaines personnes manquent réellement d'affection ou ne savent aimer, tout simplement, sont même émotionnellement instables sans en être vraiment conscients. 

Tu apprendras à lire dans ta douleur, dans ce livre vivant et incomplet que tu as fermé précipitamment. Et tu auras la force d'écrire de plus en plus entre les lignes ta peur, ce temps sans mes gestes, sans ma voix, sans mes rires. Tu écouteras longtemps mon silence, ma patience, mon recueillement. Et ta propre trahison, à l'agonie de ce rêve à toi, à moi, à nous deux. 

"Les sentiments ne s'envolent pas comme un oiseau qu'on libère de sa cage..." Un tatouage qui restera longtemps sur ma peau, comme dans un rêve, un miracle vécu à deux. Tu étais, mon ami, mon époux, mon amant, mon compagnon de vie, mon âme sœur qui apaisait mon feu... 



6.9.16

Au hasard d'un voyage de soi vers soi...






Souvent, on entend dire qu'avec le temps "Tout passe", ce n'est pas vrai, du moins, je ne le crois pas. Je pense plutôt qu'avec le temps, tout s'allège ou tout perd de son importance. Je dirais même, qu'avec le temps, nous apprenons à mieux supporter la douleur et certains poids. Il est vrai, que le temps fait taire certaines souffrances... Mais elles finissent par nous rattraper...

Rien ne passe à jamais, plus encore, ce qui nous a affecté et blessé intérieurement. Il y a certaines plaies infectées qui restent éternellement béantes, comme une hémorragie... Désormais, elles feront parties de nous. Et s'immisceront parmi nos souvenirs, même si elles n'ont été définitivement que du passé. 

Toutefois, cela prend du temps, afin de sentir la blessure et l'étendu de la douleur. D'être à même de soulager cette tristesse, par les larmes qui nettoient le cœur et apaisent l'âme. Pouvoir aller vers la guérison en prenant conscience de cet être blessé en nous et de se rapprocher de lui sans pour autant ignorer son existence ou l'abandonner dans les abîmes de l'oubli. Tout finit par émerger un jour ou l'autre et par rendre notre vie un enfer... Mieux vaut aller vers la douleur et la sentir, sans y échapper... Car derrière chaque blessure, nous amène à l'état de paix intérieure si importante à notre équilibre.

Certes, tout se surpasse et nous continuons à aller de l'avant... La vie est une leçon perpétuelle. Et l'instant ou le présent est un maître immense à l'écoute et peut être à la fois pesant, mais subtil et unique. 

Aujourd'hui est un monde que nous créons par nous-mêmes. Cet univers en nous... Et une matrice nourricière qui germe dans les profondeurs. A nous de la modeler et lui en donner une forme individuelle et originale.

Ne regrettez pas le temps, mais plutôt la perte de temps de n'avoir pu outrepasser le regard de l'horizon...




25.7.16

Le Tombeau du Soleil



Ô Toi, vois mon visage... 
Ô Toi, sens mon visage... 
Et, lis ...

Une page blanche, non, une vie... Aussi longtemps, elle s'appropriera mon corps, et je la porterai, comme une survivante, une passagère rescapée... comme une permissionnaire parmi les vivants. Le souvenir de ses bruits, l'ombre de son dos, le feu de son visage, le souffle de son désir, la douceur de ses gestes. Et dans l'égarement, je garderai sa tendresse comme une brise écrasante dans les profondeurs du temps, dans le labyrinthe de la vie, dans le précipice vertigineux des abysses. Un flot mouvant énigmatique point à travers ce délicat vitrail de mes yeux qui inondent de soleil, où des rayons volent comme un flambeau d'étincelles, une poussière d'étoiles couvrant l'arc d'argent. Je songe à l'aurore de mes plus jeunes années, au temps qui m'avait fuit et encore à ce temps qui poursuit à me fuir, comme un temps ailé au vent. Ce fil papillonné aux jasmins odorants, cet étalon impétueux qui abonde de passions et engourdit l'espace. 

Je contemple l'astre laiteux mourant sur l'horizon, la nuit était généreuse, et le cœur éperdu et las. A chaque élan m'avait enivré,  m'avait fait jouir et m'avait fait pressentir au bonheur. Pareil à ces moments d'été dans la douceur de la nuit, j'entends trembler le souffle de l'azur. De ma chambre éclairée par des bougies aux senteurs de lavande, miroitées par la chaleur des reflets enfumés qui quittent et fuient l'enfer de la flamme. Un corps tendre, charmant s'étend sur le bord du lit, une terre vivace qui aime toucher, goûter à la vie et se pâmer d'amour. Et le plaisir bourdonne comme une jeune abeille. De tous les parfums de passion qu'on respire, s'écoule la brise de l'amour qu'on avale comme un petit brasier de friandises.  

Tout me porte à l'image des lieux où je n'avais jamais navigué, à mes premiers matins, à mes rêves enfantins, à l'aube de mon cœur étourdi, amoureux, dans un univers où tout chancelle et s'évapore. Vivre dans un monde invisible. Ivre de couleurs. Un visage soleilleux qui venait d'éclore. Peut-être que tout passe ou tout s'efface avec le temps... On se détache des souvenirs comme les voyageurs qui se bousculent à l'arrivée des trains. Épuisé d'une vie, on rattrape ce temps perdu à trop rêver, à cette petite mort si loin en attente. Aurait-elle assez d'amour, de mots, de rires, pour nous noyer dans ses histoires ou tout simplement assez de temps, pour nous les raconter sans se presser ? Difficile de s'en convaincre, tout est si fragile et rien n'est vrai.

Désormais, le ciel et la terre m'ont condamné... Je suis un équipage solitaire... La mer m'hurlait, le vent me menaçait, les vagues me suppliaient dans un appel de détresse, mais, le jeu cruel me dominait encore. L'ouragan du ressac était assourdissant, contre eux, mais aussi, contre moi. Une renaissance dans une sorte d'étrangeté de morts, dans une masse nuée de l'existence, dans un caprice des événements.

J'étais dans une bulle des miraculées... Je me portais garante de mon propre corps, de mon état de femme, de ma respiration à défendre, de mon cœur à reconnaître... Le vertige de ma féminité s'étend comme une braise froide, me venge et me fait souffrir. Une déchirure sur mes lèvres encore béantes. J'étais hanté par mon visage, me regarde, me perce avidement comme une fièvre ardente qui asséchée, bois à même ma cruche et augmente mon mal. En légèreté de toile épaisse, mon visage en otage me vis, me garde longtemps prisonnière, me surveille en connaisseur fougueux, en séducteur généreux, dans le goût de ses folies d'aimer, dans un âge où l'expérience n'a plus besoin de conseils, juste une volonté d'épouser les sentiments et à la simplicité de la nature. 

J'étais les secrets du modèle de l'assurance, la promesse de la confiance, le caractère de la bravoure. Je subsistais à la sympathie du style sobre et nu, et en même temps, j'étais le mauvais dessin de mon absence, la mauvaise réplique qui ne pouvait distinguer ni les formes, ni les visages, ni les trahisons. Mon ouvrage de la ligne pure n'était qu'une poupée chiffonnée, frivole, une longue frise de personnages masqués, sculptés au gré des circonstances. J'offrais un contraste choquant de la réalité,  des figures grossièrement aquarellées, j'exécutais un jeu de cartes, j'étais une révolutionnaire de mon propre jeu. J'offensais les rois, les dames, et les valets dans un énorme chapeau noir du ridicule frétillant. Et je m'évertuais à l'art de la pantomime en substituant la symbolique des trèfles, des carreaux, des piques et des cœurs à ces misérables égrillards ou à ces libertins de coulisse. 

En une nuit, je recouvre mon autre visage, celui que j'ai délaissé dans la maison de mon enfance. Je reprends ma voix, je cherche mes lettres, mes livres, mes notes, mes écrits, mes photos et tout ce qui me relie à l'aube de ma petite enfance. De mon existence dans ce lieu et de mes voyages dans le temps. Quel était mon vœu ? Je ne m'en souviens plus... peut-être bien voyager, voyager ! Comme une épidémie en héritage... Entre ses murs j'attendais aussi l'amour... Sur le corps d'un puzzle, je déchiffrais dans un désordre un visage ombragé... Et de ma vie romantique. Où est passé mon enfance ? C'est fragile une enfance... pourtant elle semblait permanente... Une coupure, la perte et puis l'oubli... 
Je suis soudain si loin de tout... 





14.6.16

L'attente....



Je manque à moi-même sans jamais me douter que ce manque m'avait atteint jusqu'à l'échine. Cette envie m'avait été happée brusquement par mégarde. Tout ce temps épuisé, ravageur comme un amant indifférent et cruel. Ce temps, jadis, était vivant, nourricier, d'une douceur vivace sur mon corps comme une peau de bébé. Il m'embarquait la nuit dans un monde peuplé de merveilles. La géométrie, les formes, les planètes, les astres, les étoiles, le ciel et la terre vibraient de faim, et moi, j'étais assoiffée de passion. Mystiquement amoureuse. Je volais de plaisirs en plaisirs, je violais les obstacles invisibles. J'ai élu mon ultime sanctuaire dans les bras de la nature, mère primitive, capricieuse et imprévisible. Une redoutable enchanteresse de l'amour et du désespoir. Ma récompense lovée dans les draps de la nostalgie, comme un secret noyé. J'étais convertie. Une religion d'une beauté exigeante que le beau de la vie ne suffisait que peu. Et Habiter cette oeuvre d'art requiert un sacrifice du corps et de l'âme que peu arrivent à satisfaire, tel est ce culte éternel de la divinité. 

Ce beau temps névrotique, victime ou meurtrier, oiseau de proie ou traqueur orgueilleux. Un mystère qui porte ses propres blessures béantes comme une image éventrée, aveugle de vérité. Mon regard s'allumât dans un dialogue de mort en mes larmes amères. Le jardin sacré avorta. Je pleure d'un dernier sanglot mes mots épars, un haillon en lambeau. Les écritures sont restées aveugles, sourdes, muettes au cri de l'absence, et par le froid du silence. Un miroir où s'affronte une guerre féroce de l'amour, du doux et du damné assassin. 

Cela vient de plus loin que moi, n'avoir jamais pu être entière à moi-même. Un fleuve de débris qui m'extirpait le rêve fécond. A des lignes épurées du romanesque ou du romantique. Une autre réalité plus vaste, que la flamme de la vie. Elle se couronne en renaissance, métamorphosée en nouveau-né. Mieux encore, honore la terre, abreuve l'espèce vivante et irrigue les vergers en fleurs.

Enracinée dans un lointain, dans mon corps coule la naissance. Dans ma chair flambe un mélange de torrents fluides et un orage qui gronde. Ma vie glisse dans ce tourbillon en mon âge d'enfance. Sous le soleil qui s'évapore, un vent divin de pluies baignent en mon ventre velouté.  Se perdre en rêveries comme la caresse d'un virtuose. Ma peau, une amante ; mes mots au rythme sensible et lent ; ma poésie intuitionnée en mon verbe, à tous mes sens ouverts. Cacher son corps, et me mange dans un dessin de voix où les langues sans frontières se lèchent, se barbouillent, s'approprient dans un langage universel. Un déluge de photographies, un bariolage de couleurs en désordre, libérées comme de leur quiddité. 

Presque, à chaque fois vif, en mémoire s'ouvre la porte d'ombre pour susciter une masse de souvenirs en couleurs. Ainsi, un passage s'ouvre sur une fosse d'images, des rêves emprisonnées, un voile de voix empaqueté, des mots en cage, des lettres bâillonnées, sans enveloppe, sans adresse, sans destinataire, enfermées derrière leurs barreaux. Effeuillé d'un temps imprenable, emmêlé dans un souffle, imprégné d'une écriture en deuil, égaré dans une béance illusoire.

Doucement, un cœur qui explose contre la vie, contre son adversaire. Au travers de l'aube, la nuit persécute les cœurs fragilisées comme un ennemi mortel des enfants, de l'enfance dérobée, de l'enfant qui ne parle pas, ne pleure pas, mais n'abandonne pas. Longtemps, se fourvoyer dans le silence de la nuit, dans le vertige de la vie.  ...Se taire dans mon exil silencieux.



21.5.16

Mon Corps et Moi....






J'écris des mots parsemés de nuances. Une tornade d'éclairs. Des fragments de cristal de la pensée. Un remous qui happe l'air brisé. Une rafale lancée dans la furie de l’existence. Un extrait zébrant la lumière du jour dans une chambre mortuaire de la conscience. Ma vie se balance sur l'équilibre de la démesure. L'approche d'une mesure filochée. Un monde d'ombres se pavane le long des chaussées, habillé de personnages inconnus. Un carrousel de phrases sur des visages étrangers chatouillent mon ouïe. 

Les mots des autres se noient dans une rage capricieuse de l'imagination. Un sentiment de l'irrévocable imprécation des mauvais esprits. Une endurance vétilleuse de folie meurtrière. Dans ce pays lointain et proche qui, à présent, fissure la peau de la terre. Une plaie profonde infectée. Une colonie de pus séreux dans un état de mollesse glutineuse, particulière. Les germes étrangers d'une semence fiévreuse au cours du temps. 

Je suis impressionnée par le flot des choses simples qui emprisonnent mon regard. Par le jeu des gestes puérils, bruyants qui écrasent l'élan du corps. Par des mots subtils, hardis qui embrassent l'orgueil pavané.

Est-ce la musique de mon âme qui dandine à travers ce champ hasardeux de regards voyageurs ? Ou est-ce l'écho du vent égrenant son chapelet d'une poignée de prières? Même les vagues résonnent des voix que ma chair retiendra captive beaucoup plus tard. 

Je ne peux l'affirmer avec insistance, mais probable son insinuation édifiante qui se propage au fil de mon errance sur un voile de mirage. Un horizon bleuité exhibe sa transparence. Mes délires aux rythmes lents, paysagés d'un naturel artificiel, revêtent la dignité des feuilles vertes languissantes sous l'arbre de mes nuits.

La pureté dénude l'allure de ma course frénétique, la vitesse de mes jambes palpitantes en feu. J'entends mon sang couler dans mes veines. Le danger est une obsession qui vise mon corps comme un mur de mosaïque. Mon corps héberge mon vivant. Un sacrifice. L'apparence de quelques fragments restés intacts dans ma mémoire entrouverte. Un brasier dans ma tête, embrase ma déchirure. Corps contre corps. Une cloison, un camp interdit. Je ne retrouve pas mon corps. Mon souffle, un incendie remonte en surface, brûle dans ma gorge. Je porte la blessure comme une croix. Je porte le deuil qui n'en finit pas. Je porte mon visage sans identité. Je ne suis rien. Un retranchement de deux corps isolés. Un lieu peuplé de masques qui se travestit de négation. Une concentration de boucliers. Une absence musclée. Je me nourris de mes voyages, de mes allées et venues, de tout ce temps. Je ne comprends pas. Longtemps après, je sauverai, je protégerai toutes mes traversées. J'aurai tous mes retours que je transformerai. 

Mon défi. Un rempart invisible se dresse contre l'invasion de l'au-delà. Je fuis la terre. Une femme sans pays. Sans attaches. Et j'existe. J'invente un monde à moi. Un autre, sans jugement, sans frontières, sans pétaudières, sans voix. Un voyage en transe que je couve à longueur de temps lentement, secrètement sous les auspices du silence. Certains signes, certains phénomènes naturels qui prédisent l'avenir incertain.

Je reste dans le secret d'une image irréelle, sans fond. Une séparation d'un autre visage. Un miroir sans visage. Son regard indiscret dans ma chambre. Son corps mouillé dans mon lit. Un faux geste volé à la vie. Ses yeux qui dévorent mon visage dans la nuit. Je cache mes yeux et j'apprends à étouffer mon corps. Son odeur sans la chair, mon corps qui l'attire. Et puis, ma naïveté. Un corps qui me trahit. Un corps qui me ment. Un corps fort et fragile. Un corps qui sera contre moi. Je ne sais pas qui je suis. 

Un monologue troublant attache les fibres du vent comme un chœur sur des touches vives, vibrantes, mouvantes de vie. L'abri de sa nostalgie. Sa douceur brisée comme de la soie, du velours qui contient le monde entier. Sa caresse viole mon enfance sans le savoir. Sa tendresse sur ma peau comme une trahison. Ses mots ventilés sur mes yeux. Ses mains de désir contre mes lèvres fermées. Son visage, un vol d'oiseau fragile. Son ombre se fond dans un souvenir. Son indifférence écrasante. Un temps suspendu sans défense.

Une nouvelle terre calme loge dans les odeurs des orangers, dans l'odeur des fruits ou l'odeur de sa propre peau qui m'enserre sous le ciel bleu. Longtemps, je le porterai en moi, aveuglement dans le renoncement. 



4.5.16

La vie est une oeuvre d'art....





This is the fourth birthday of my blog... 
It's for me an opportunity to say that I am grateful for 
all things I have in my life and I am so thankful 
to those who accept me for who I am...
This blog is part of me and words are literally my life line
I wouldn't be me and I cannot  live without them 
Thank you for sharing my passion with me
It's my pleasure ...
You are the best
Love and Peace.
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Je souffle la quatrième bougie de mon blog... même si c'est encore mince par rapport à d'autres qui sont plus présents, et ravivent cette blogosphère quasi éteinte... et qui est devenue presque délaissée, inexistante, et impose une agonie écrasante. C'est bien dommage, il y avait réellement des plumes qu'on aurait bien voulu continuer à savourer leurs écrits d'une ardeur extraordinaire, d'une verdeur réjouissante et gaillarde. Certaines avaient cette dévorante flamme dont la nature les a dotées. Je sais que beaucoup de plumes sont passées par les blogs et que même certain(e)s blogueurs(es) sont devenu(e)s une notoriété ou ont eu une popularité publique, et qui ont fini par les déserter. Moi, j'arrive pas ou du moins, je n'en ai pas envie... Je suis du genre fidèle en tout... (sourire).

J'ai pas voulu rater cette occasion annuelle de la fêter chaleureusement avec vous dans un esprit sympathique, et de m'exprimer librement, avec franchise et une cordialité du fond du cœur. 

Ce blog compte réellement pour moi, il a vu mes premiers pas et a été mes premiers mots révélés au grand jour. Mon journal intime en quelque sorte ou mon carnet de voyage... Une errance à travers les mots que je partage dans une convivialité enrichissante avec des lecteurs étrangers et avec des yeux avides et moins intimes... Je ne cherche pas à être connue, ni à être appréciée... ni moi, ni ma plume... Mais, juste être moi-même... dans un endroit paisible, une page blanche que j'aime tisser à travers les couleurs de ma toile d'araignée... Mes mots sont saupoudrés d'étoiles filantes, dans un ciel étincelant et brillant qui relie mes rêves et la réalité... Et je me perds entre les deux...

J'essaie d'atteindre à contre courant un rivage à la nage sans jamais y arriver à le toucher, malgré mes cris de détresse et au risque de me perdre. Je m'embarque dans un voyage que j'ai fait maintes fois sans bagage dans un espace creux. Le souvenir d'une sublime rêverie, que rien ne pourra plus jamais l'effacer. Il y a parfois des éclairs qui fourrent leur nez dans ma bulle... (sourire). Je laisse au temps le soin de s'en charger pour moi... 

J'essaie de féconder dans l'obscurité de pensées lumineuses. Je sème les graines de mes expériences d'un amour inconditionnel avec la main d'une âme confiante et généreuse. Je chemine la terre de ma destinée... Elle porte en elle, le sceau de l'empreinte d'une femme... 

Par ailleurs, je crois que la reconnaissance et l'estime commencent par soi, et puis celles des autres s'ensuivront normalement, sans nulle doute... Il faut savoir que la plume dépend entièrement de la personne que nous sommes réellement. Elle doit être humble, pour qu'elle puisse écrire avec passion et sincérité. Tenir ce souffle en haleine et l'envie de replonger dans cet océan de lectures vibrantes et en redemander encore et encore jusqu'à devenir des insatiables fervents... La plume reflète une grande part de la personnalité de son auteur... 

Toutefois, si je puis me permettre, tout livre n'est pas forcément bon à lire, s'il ne donne à réfléchir, s'il ne pousse à aller au fond de soi-même, s'il ne laisse sa trace indélébile sur nous. S'il n'a pas pénétré jusqu'au tréfonds de notre conscience, s'il n'a pas sillonné à travers les interstices de nos pensées les plus intimes. S'il n'a pas laissé sur nous cet avant goût de l'achever et d'en finir par nous achever et devenir notre livre de chevet à jamais. S'il n'a pas laissé cette envie de le lire et de le relire, une fois, deux fois, et même une énième fois, sans s'en lasser... comme un bon vieux film. Oui ! Il y a forcément un livre qui nous a heurté dans la vie, voire même plusieurs, par un hasard de lecture, des mots qu'on n'a pas pu oublier, des mots gravés dans notre mémoire à jamais... Un style d'écriture qu'on aimerait adopter... C'est ce que représente pour moi, un livre... Et mon amour pour les livres et ma passion pour les mots... 

Pensez à planter des mots... même si le sol est parfois épuisé ou malade, aride ou infertile... Et tout le temps, replantez l'espoir infini... 

L'arche de Noé a pris tout son temps pour se faire construire... L'amour aussi a besoin de temps pour fleurir... Et réchauffer même les cœurs endurcis... 

Pensez bien ! Les mots sont comme les étoiles qui brillent dans l'obscurité aveuglante et guident notre chemin... Les mots sont l'âme et les créateurs de l'univers comme les architectes dans un monde fertile et gras... Les mots sont les racines de nos plantes... Les fleurs de notre jardin... Un soleil durable et chaleureux... 

Merci infiniment à toutes celles et à tous ceux qui font encore partie de ce voyage... Merci aux fidèles lecteurs, aux nouveaux et aux anciens adhérents, aux curieux et à toutes et à tous... Je vous souhaite une bonne lecture et prenez plaisir à cueillir un pétale de soleil de mon jardin... 

Je me souhaite quadruplement un Joyeux Anniversaire... (sourire).