18.8.15

Je commence un nouveau chapitre de ma vie...



Je parcoure le livre de ma vie... Les pages de ma naissance ont pris un coup de rides, les plus anciennes sont même jaunies et sont gondolées par endroits et quelques zones de mon existence un peu effacées. Je caresse d’une main les lignes fines marquaient par le temps, j’effleure du regard les années de ma vie, le souffle des rêves enchantés, les souhaits comblés d’une femme. Une cascade d'un air du temps frais envoûtant m'entraîne, m'enivre d'un parfum d'ailleurs, le goût de mon histoire. J’entends les feuilles du passé me chuchoter des souvenirs heureux et parfois, je suis même tentée de croire qu’elles respirent des mots pour soulager les jours gris à venir. Mon visage reprend des couleurs, un sourire réapparaît, et des idées joyeuses s’infiltrent pour estamper les grises et éloigner de moi les reproches faites à la vie. Je me suis sentie perdue à un moment de ma vie, j’ai même détesté les envies, les joies et j’ai isolé au fond de moi la petite fille qui criait son désarroi.

Un jour, une main est venue me saisir de cette avalanche diluvienne, il est temps que tu reprennes ton propre chemin.… Lève la tête et regarde le ciel, il est beau tant que tu accrocheras dessus ton sourire, chasse les ténèbres de ta main, et tu trouveras le soleil de tes jours, me disait-elle. Depuis, je n’ai fait que cela, accrocher le sourire là où la souffrance avait ravagé des cœurs, partager l’amour et non la peur, et répandre le bien-être et non les regrets. Mon regard avait guéri et est devenu amoureux de la vie.

Quand je relis le livre de ma vie, chaque page avait été une leçon. J’étais désarmée devant un parcours qui m’attendait sans appui. J’ai surmonté des obstacles ; peines, regrets, rancœurs, et j’ai côtoyé les joies et les tendresses. Sur mon visage a coulé des larmes, autant de bonheurs que de douleurs. J’ai été confrontée à une série de désillusions répétées, et bien plus tard, j’ai aussi perdu des amis, ou peut-être que le destin l’avait décidé à mon insu, mais avec le temps, et le recul, je me suis rendu compte que c’était le bon choix, et qu’ils n’étaient là que pour remplir un vide dont j’avais besoin, d'autant plus que l’esprit de l’amitié avait un sens profond pour moi qu’il ne l’était pour eux. Il était trop exigu sur un ego, égoïste et égocentrique, comme si la vie ne tournait que sur eux, c'est ce que je désapprouve dans l'amitié, et au fond de moi, je pense que c’est mieux ainsi. Je ne veux plus porter aucune cicatrice, ni porter le poids des personnes qui me tirent vers le bas… 


Je n’effacerais aucune des pages, même celles qui me semblent nulle de sens, elles m’ont fait comprendre qu’elles étaient une perte de temps, et qu’il ne fallait plus s’attarder dessus, sans plus. Chaque chapitre a fait de moi la femme que je suis, et je me suis faite à l’idée de m’accepter comme je suis… et je pense que c’est un chemin en soi… Je suis une apprentie de la vie,  j’apprends chaque jour, mes yeux sont avides de la vie et de son apprentissage.


Je plonge au plus profond de moi, je cherche ce qui est caché, et je découvre la périphérie de mon âme, avec mes propres émotions, sans l’interférence envahissante des autres dans ma vie. J’ai recensé mon cœur et toute cette énergie en moi, je sens que cette simplicité est limpide et puissante dans l’immédiat, et je pourrai fouiller encore et encore et découvrir d’autres ressources qui m’ont échappées. Dans ma tête ruisselante de pensées, je sais que j’ai une mission de vie que je dois accomplir… J’aime vivre, rêver et j'aime mes grands moments de fugues solistes à travers les mots.... 

Mon âme me surprend chaque jour tel un repère, une amie à connaître... Je m'entends respirer, je m'écoute, comme une voix toute proche qui s'amplifie en moi, et je perçois une lueur dans mes yeux me donnant la chair de poule... A cet instant, une résonance magnétique avait disparu, et la recherche frénétique et insensée a fini par cesser enfin, je me suis retrouvée, ou peut-être que je n’ai jamais été perdue, juste une métaphore à mon cœur de troubadour qui aime poétiser ses souvenirs et ses mots, et à embellir des pages noircies de divagations, une errance à faire ressusciter les mots et les maux… leur redonner la vie et animer des visages et des personnages inconnus, et retracer avec ma plume une histoire, un lieu de vacances, ou la mémoire de mes souvenirs… J’aime bien cette métaphore…


Je range mon livre passionnément, et je regarde en face de moi une nouvelle page à écrire, qui promet de commencer par une pluie d'étoiles, sous une cape d'une pleine lune...




Ecrit le : 1 août 2015