15.11.14

La peau de chagrin...


-VIII-
Mon regard vide...
***




   

    L'aurore chantait dans la nuit vibrante ses baisers de passion. Au fond d'un verger, une plantation d'arbres fruitiers donnait naissance à de brillantes couleurs. Dans le lointain, une masse de vert sombre formait des bouquets de fleurs qui disparaissaient dans le touffu du paysage. Une brume écarlate cuivrée s'élevait dans le ciel, des éclats aveuglants martelaient un soleil matinal brûlant. La terre vibrait d'un mirage de lumière éblouissante. Un filtre de  brume épaisse glissait lentement sur les bois. A un moment, un regard bleu déchira cette atmosphère recouverte d'une effiloche buée drue. 

    Dans la grisaille qui ébauchait ma prison close, seuls quelques lambeaux de rayons enlaçaient mon corps. Il y a deux jours, mon seul visiteur était ce petit rayon qui perçait le bruit du noir de mes murs. Des mouvements de danse accompagnaient son ombre, et il s'amplifia sur le rebord de mon lit, et vint cajoler et respirer la douce odeur de mes cheveux ensommeillés. Il s'amourachait d'une fougue à parcourir sa passion sur ma joue et sur ma bouche et les teinter de beige rosé,  et s'épanouissait sur mes yeux endormis... puis, finit par n'être qu'une lumière mourante sur le blanchâtre morbide d'une peinture d'hôpital. Je me sentais fragile, moue et nue, comme la mer paisible qui vint en sourire effacer mes larmes de pleurs.

    L'odeur d'une sérénité froissée, d'une photo déchirée de mon pénitentiaire individuel, aménagé pour ma sentence sans jugement. Les charges qui pesaient sur moi étaient accablantes, si bien que même sans ma plaidoirie, la décision de mon acquittement n'était plus envisageable. On pouvait lire ma défense agonisante sur les murs de ma geôle. 

       La voix insista :
    ― Tu dois être forte et t'accrocher à la vie. Débarrasse-toi de tout ce qui te pèse. Entame une nouvelle page et piétine les affres de la nuit.  Je la foudroie des yeux, et marmonne des mots entre les dents... 
      ― Ô ! Mais comment ? ... Que c'est beau, le ruissellement des mots faciles...

    L'usure des mots arrache mes plaintes, conjointement à mon anesthésie muette, m'essuie d'une averse de coups. Ils enflamment mon âme d'une chanson nostalgique où mon ouïe avait par habitude d'errer sur les notes. J'ai connu les joies de mon cœur, de chaudes et  de vives émotions. 

   Le torse serré, j'extirpais les épines dans les buissons de mes regrets. Je ne pouvais être forte, quand dans l'abîme de mon être, des soupirs rodaient en fantôme fugace. J'essayais de reconstituer une image d'un puzzle effrité en mille morceaux, mais en vain, ce n'était qu'un nuage infirme.

    Un souffle pénétrant exhalait la mort, un flot frémissant de mots sortait d'une bouche. Des sensations lointaines, imperceptibles montaient en moi. La voix obstruait mes pas, puis s'anima peu à peu, et voulu recoudre, recoller et tisser en riche broderie mon passé, mon présent et même mon futur. Toutefois, je l'avertis point de couleurs... Je les ai oubliées dans ma pièce à tiroirs, elles sont empoignées à une redondance merveilleuse, à de politesses spontanées de mon enfance. Je humais l'haleine de ma brise mélangée à mes couleurs devenues ternes, éteintes, pâles, décolorées, moroses. Et depuis quelque temps, elles m'enveloppaient d'un attirail de ténèbres, sur le son d'une flûte ébréché.

      Un brin de chagrin se lisait sur son regard, et la voix commença à s'approcher, je lui fis d'un signe de la main de s'arrêter, et lui tonna sèchement :
    ― Si tu as la recette toute prête, donne-la moi, sinon arrête d'errer au fond de mes pensées. Les jolies phrases toutes bien faites, j'en connais des tonnes. Elles sont si belles à cirer et à entretenir, très souvent d'une humeur glaireuse, mais la réalité en est tout autre. 

    J'étais encore assez forte pour proférer mes mots, et avec des yeux incrédules, la voix m'écouta sans brancher... 
    ― Tu ne vois pas que je suis nulle ou un rien m'emporte vers le néant de ma propre gloire. Il y a deux ombres en moi, qui se bataillent la relève, mais nulles d'elles ne réjouissent le grand rôle. Je m'étouffe entre elles... Elles ne sont que de piètre mercenaire, des plus ignobles races engendrées par l'humanité, celle de la faiblesse et de la peur... Elles me tuent de sang froid, sans pitié, comme une clepsydre qui s'écoule lentement en filament indolore. Un flot noir gicle suite à ce duel, il irrigue mon sang et arrose mes veines de son poison mortel. Le feu remue les cendres et calcine les larves, qui reprennent vie et sous un brasier ravivent mes perpétuelles douleurs.

      Je poursuivis en l'assommant d'un geste las... 
   ― Honneur à ma servitude terrassée, à mes heures vagabondes, creuses, muselées, à ligoter mes pensées engourdies, un disque rouillé, grincé, momifié.

    Ma bouche bégaye le cru de mon vivant, une obscène scène d'un vécu paralysé, qui ne veut quitter les entrailles de mon cerveau. Les tripes de mes idées confuses par le sacrifice peint en vitrail ensanglanté. Une poussière terreuse teintait ma palette, un miroir onduleux crayonne mes contours, déforme mes ombres, d'un simulacre scurrile.

   A présent, j'étais plongée dans ma propre obscurité, je ravalais ma colère et m'efforçai à trouver des mots cohérents et d'une voix saccadée, je lui répondis :    

  ―  Pourquoi veux-tu la colorer ?
  ― Mais ne vois-tu pas... Que la nuit et le noir cachent mes défauts falots, mes couleurs balbutient sous l'oubli. Elles s'endorment sous mes draps de la honte, du temps incompris, insoumis, indomptable, et fugitif. Je suis pétrifiée de  ses échanges immanents sous ma couche qui sont vulnérables, et persistants. Des sensations qui se veulent de sentiments sur mon corps, mort en ébullition. Elles se changent d'amour brûlant, suave, cependant mon étreinte est livide, frigide. Elles n'abandonnent guère, et insistent par des caresses, des doigts qui parcourent un cheminement d'éveil à la passion, en revanche mon coma bleuté accroche plus le froid, et suffoque le gel qu'un chaleureux été.



[...]





9.10.14

Les insatiables scélérats




 [Un hommage emblématique à la mosquée Zitouna]


Aujourd'hui, je me trimbalais dans mon pays en étrangère, mon home à moi jadis. Un chagrin détruisant l'accable. Je ne l'ai jamais vraiment ressenti, ni connu, mais les récents événements ont cédé à des pensées funèbres. A présent, tout m'est devenu étranger. Un foyer en ruine ceint au milieu des esprits. Une langue meurtrie, sans grammaire occulte, plane l'atmosphère. Un verbiage animé d'une poussière de grossièretés, que l'ouïe peine à déchiffrer. Un vocable d'une ampleur assourdissante à la compréhension, nous retient le souffle offusqué, s'ensuivent de nos yeux exorbités par l'horreur des mentalités. Une amertume écrase le goût salivaire, nos mots qui meuvent au fond du gosier.

Derrière mon regard ahuri, je me suis rendu compte qu'il était trop tard pour lui présenter nos excuses, bien trop tard... 

Le square était l'égide d'un entassement venu des quatre coins du monde. Une laide esquisse d'un peintre médiocre, qui se jouait de couleurs abjectes sur une toile préalablement colorée. Ce bouclier merveilleux s'était transformé d'un amas de salubrité considérable, d'une sordide puanteur et du vomi de virus germiné qui suffoquaient l'airLa nature enfantait une nauséabonde grossesse postmortem, et éternisait l'avortement. 

Les flammes de la rancœur s'étaient garrottées à l'âme sœur de la gratitude. J'avais cette impression qu'on dévorait à pas d'ogre les pages noircies de plus d'un siècle. Aussi, un empressement à coucher des calamités sur des feuilles blanches, qui auraient pu servir à bien plus meilleur... 

La vie de toujours ne nous a pas épargnée les maux de dégoûts, ni de la crasse excessive qui couvraient le reste de la capitale. Il y a deux jours, une décharge fourmilière de mouches tsé-tsé et de moustiques se délivrait aux captifs. Elles survolaient et guettaient sur tout ce qui bougeait, et à l'insu des victimes bourdonnaient des descentes sanguinaires. Ces mêmes, suçotaient le miel du sang sur des peaux lisses, et laissaient de belles empreintes infectées. 

Un étrange chagrin tressaillit ma peau. Un brouillard terne embrumait des visages d'enfants aux pieds nus, vous soutirant le sous, pour essuyer la misère avec des petits mouchoirs en papier. Des corps ternes gisaient par terre, tout le long des pavés. Des mains se hissaient pour quémander la grâce divine aux piétons, que les poches, ainsi que les sacs étaient déjà troués par la cherté de la vie. Le couffin ne se remplissait plus comme disait mon grand-père avec "la baraka" l'aide de Dieu, à celui des temps de nos aïeuls, mais avec la mendicité des affamés de chairs, et du gain facile sans la sueur du front.

Je cheminais en errante, un champ erratique. Au commencement, des lignées discordaient mon grain de quiétude. Les trottoirs servaient à écouler des marchandises en tous genres. Des prostituées marchandaient le soleil levant aux passants, vous vendant le médiatiquement manipulé du vendable, des maladies à long terme pour le prix d'un euro. Sur un autre pallier, des maquereaux, vous fixant d'un sourcil levé au ciel, et souvent, vous gueulant au nez d'avoir tenté le diable, si le prix vous semblait exorbitant. Certains prétendaient que l'entrée était soudoyée de plus en plus la veille, et que chacun limitait son foyer d'accueil. Ce trafic de gangsters louaient des chambres. Le pied coûtait la longueur d'une arme blanche, ainsi qu'au gonflement des biceps, et aux balafres tracées sur le visage, qui étaient humainement indéchiffrables. Quant à la municipalité, elle fermait l’œil à tout ce bazar conflictuel d'intérêts.

En longeant mon paysage nocturne, un semblant d'une ville en fête hors calendrier festif me terrait de ses bras béants. L'horizon d'un voyage vétuste au Moyen Age bardait le centre à vivre. Une convulsion d'une fièvre putride, une influence corruptrice exhalait le pernicieux. La caverne d'Ali baba du golfe Persique, nous gâtait la vie de ses offrandes sans égard aux dus. En guise de remerciement, des guirlandes d'habits étaient suspendues sur des cordes à linge, chaque extrémité était clouée soit à un arbre, soit à un poteau de lumière, le tout servant de placard de rangement en désordre discontinu. Si bien que le vent s'amusait à les dandiner à son gré capricant. Des goûts d'ailleurs emplissaient les narines. Une panoplie était offerte, une exécrable démarque, le prix étant inapproprié, bien au plus bas de la qualité. Un commerce frauduleux, servant à blanchir une sainte monnaie. Au galop, d'une avalanche de déluge, d'un déferlement irrésistible de force, de violence et de banditisme. Faire crouler le pays dans le flux des dettes, et privatiser les richesses nationales. 

Que le temps paraît maudit quand le business prime...

Plus loin dans cette foulée en transe, une autre minorité s'agrippait à un accoutrement hostile, et se souciait du paraître, sans réaliser que l'habit ne fait pas le moine. Pourtant, nos disciples s'habillaient de la tête aux pieds des coutumes, et des usages du pays. Ils respectaient la liberté d'autrui, fructifiaient la valeur humaine, et déambulaient avec l'habit traditionnel à travers les médinas sous les regards admirés des touristes. L'enseignement était cette culture qui se relayait de génération en génération. L'étui naturel ne déguise l'apparence.

Sur l'avenue, le trafic était dense à longueur de journée. Un embouteillage monstre sous un climat touillait de surenchères de mots. Un développement du noctambulisme se frayait une poussée de tapage. Des mains s'agitaient fébrilement pour accompagner la discussion vers une dispute, une catalepsie à n'entendre la raison. La pression montait, et faisait suite à un carambolage humain, une mimique à qui voulait forcer le bras de fer viril. Une cacophonie de klaxons, de hurlements, et joignant le bal des cris de louanges que crissaient les cordes vocales, et tantôt laissant la carrosse pour soi. Et pour occuper le temps fainéant, lentement, un spectacle gratuit fut aussitôt comblé. Les protagonistes n'étant plus seuls, des braves figurants remplissaient honorablement la scène. N'ayant pas de texte rédigé à l'avance, les érudits du théâtre exploitaient l'imaginaire de l'assemblée pour combler le vide du scénario. En somme, le chambard démoniaque jubilatoire.

L'après-midi s'achevait au milieu de ce vacarme. Le ciel devenait plus clément, et dégageait pour scintiller quelques étoiles vagabondes qui auréolaient une lune montante les échelons majestueux de la déesse. Au port noble tant l'humilité qui courbait sa noblesse la rendait plus qu'humaine. C'est le moment que j'appréciais le plus à savourer.

Mes pas m'amenaient à des siècles de l'histoire. Des endroits qu'avaient côtoyés les plus grands poètes, artistes, et les gens de lettres. Cet esprit de penseur engagé, une manière profonde de réfléchir à des problèmes généraux. Certes, la politique était le vif tranchant. Triste était de constater, qu'un désert de culture l'avait remplacé par la fièvre d'un panache existentiel.

Les bâtisses n'étant plus ceux d'antan. Une épidémie de frime aiguë occupait l'orbite. Des noms stylisés aux Champs-Elysées. L'assoiffé du faussaire et de l'imitation vergogneuse. Le marché suit l'offre et la demande, et les locataires de ce pays ne voulant plus de cette identité collante, s'agrippaient à des griffes, peu importe d'être en série, ou que le design n'aille à la morphologie, l'essentiel étant d'être "In". Le corps n'a plus se charme recherché. Le pan d'un tissu pouvait suffire à habiller tout le corps, soit celui du haut, soit celui du bas. L'élégance vestimentaire des différents âges était en désuétude. Un bizarre phénomène d'inversion.

J'ai pris une place sur une véranda d'un café, qui se trouvait au cinquième étage. L'endroit ne m'était plus familier. J'avais gravé dans mes souvenirs, sa simplicité d'accueil, sa convivialité chaleureuse, ses couleurs chatoyantes. Il s'était reconverti au luxe froid, orné de quelques plantes sèches, et saturé d'une fumée salubre. Des jeunes visages tripotaient le virtuel sans relâche. Un écran couleur dotait d'un petit mécanisme avait chambardé la vie de la planète terre. Personne n'était à l'écoute de l'autre, tellement, les tâches gestuelles se faisaient mécaniquement. Les phrases étaient écourtées, insignifiantes et la plupart banales.

Je ne me reconnaissais plus, l'hallucination était affligeante. J'étais envahie par des tritures et des parasites électriques. Ces sue-sangs nous rangeaient le corps, ces vermines nous dévoraient le bonheur, nous sirotaient le plaisir des rencontres, se heurtaient à un tête-à-tête, bref, un mariage sans consentement. Le sourire s'était figé sur un calendrier d'avant la guerre. Un phénomène de société... plus personne ne sourit. 


Comment était la vie d'autrefois ??







1.8.14

Psyché ....






Je fus invitée dans un monde de pluie, un rivage sous de sombres auspices. J'étais harassée, mais je tenais à tenir les yeux ouverts. Une terre qui m'était inconnue et présageait une pesanteur à m'engourdir dans un cataclysme qui ne m'était destiné. 

Le temps était splendide et promettait une belle conjoncture. Un jeu du destin qu'on aimait manipuler. J'ai beaucoup lisotté sans but soutenu, et triché avec le hasard pour maintenir un délicat lit de torrent. Je m'enfonçais dans des chemins creux, une fange stagnante. J'étais complaisamment vautrée jusqu'à la lie. Les averses avisaient tout à coup un changement,  sans nul dessein. 

J'étais abîmée dans des réflexions irascibles,  d'un tempérament bilieux, à une sardonique verve. Un frisson de fièvre me parcourut l'échine. Je tremblais comme une feuille à côté d'un bougeoir de nuit. La terre semblait grasse, verte, mais étrangement étriquée. En revanche, mon bâillement était vaste, un monde surchargé de couleurs, un éventail semé de paillettes, jonché d'un feu rougeâtre. Une statue geint le tison, prêche la vertu, la sagesse... un âtre permanent. 

Je souhaitais que la raison m'eût échappée, et j'éloignais promptement  mes fadaises laïus. Mon alcôve s'agitait sous moi comme des vagues tangueuses, et ballottait violemment le calme sous mes pieds. J'étais transie de froid à cette clarté glauque qui baignait l'atmosphère. 

Un cours d'eau écumant, irrégulier, d'un blanc fougueux, serpentait la fureur, arpentait avec fracas les cicatrices desséchées. Les naufragés remontaient par miracle, et vomissaient l'eau salée et se vidaient du déluge.   

Des figures enfumées tapissaient des visages masqués. Tout se distinguait sous une lueur blafarde qui illumina clairement la réalité. Un bruissement de dentelle d'une bise d'hiver bardait mes draps poudrés. Une sueur froide s'entrechoquait  à une terreur insurmontable qui m'inonda tout le corps. Un vibrement retentit le glas, et hérissait mon cœur apostasié.

Je n'ose plus pendre mon esprit... un dernier regard vers le foyer de cendres. La cheminée fourgonnait une impression asthmatique, poussive.

Je prends haleine, et aisément je déploie mes ailes de papillon. Je restais pour voir ma renaissance extraordinaire .  Je vannais à grand effort les souffles ensevelis d'une paréidolie. 

Je ne détourne pas l'image de mon regard, je suivais son pas imperceptible. Le timbre d'une voix s'estompait au loin, me fixait des yeux. Je ne pouvais l'intercepter et finissait par n'être qu'un écho étranger .  

Puis vint ma rédemption. Des rayons d'étincelles flambaient dans le ciel. Un feu de prismes en arc-en-ciel qui se voilait de lune et me fit la révérence en silence. Je me suis perdue dans un monde d'étoiles. Une harmonie d'un concerto, jouant des menuets. Une danse en pirouette se dissipait prodigieusement dans le vent. Inconcevable, ma virtuose étoile jaillissait les trilles d'un oiseau. Elle raflait la cadence, et devançait une vaste esplanade en demi-lune. L'étoile du berger brillait de mille feux sous un azur noirci de rêves éblouissants. Les prunelles transparentes où se dessinaient à travers la candeur d'une âme, aussi distinctement que l'eau qui exhalait d'un ruisseau.  

Jamais, je ne sentis d'aussi parfait prodige, si bien que je n'ai pu bouger. J'étais sidérée à l'idée de perdre une pareille émotion. Je m'étais agenouillée et de ses mains d'ivoire, me couvrit tout entière. J'éprouvais le comble du bonheur, une veloutée suave m'effleurait le cœur, et flottait dans les artères de mon âme en cascade de lave. Une tendresse ineffable bruissait le bourdonnement des abeilles. Une capricieuse constellation s'éparpillait sous une fantastique cape, fomentant l'amour. Les ogives de paroles s'ordonnent d'improbables flammes, pour raviver un éclair éphémère providentiel.

Le revers d'une gloire de mots ambigus, un jet de pièges sous le soleil de midi. Le gouffre d'une mémoire nue, déchirée aux ronces des sentiers. A la déroute d'un redan, un tambour de gestes hagards, un vertige de paroles pressurées. L'orage nickelé s'étoile d'une persistance indécise sous des lettres de feu. Un vacarme de passerelles vers une solitude mer. La bouche absout le coutelas des flèches acérées, seul le visage abasourdi se devine. Les étoiles séquestrées forment une arche close, une incantation de passion et d'écume, un sublime angélus. 

Au balcon de ma citadelle, je feins la captive rebelle. Une année s'éloigne autant que le moi d'autrefois. Une nouvelle échéance glisse sous ma peau en duel, comme un fidèle désert bleu à la limite du destin. Une page écrite coule le grain de sable de ma certitude. Une délicate alchimie plante les syllabes sur les récifs d'une destinée revêche. Le tumulte massif mire un émonctoire de vide intérieur. Une frontière enténébrée déchaîne le bouclier d'Orion, vers le large flot contre l'empennage d'une carène. Des rivés couronnent une ode emphatique, un éloge d'une belle lyre pindarique. La lucarne du cœur ahane à la limite oxygénée. Les dieux immobiles s'érigent en équilibre altier, à l'avènement du sacre. Dans cet éternel éclat crépusculaire d'un jardin buissonné d'une venelle déserte. Quelquefois, un météore poudrait son passage  de pétales fanés. Des ports enrubannés qui infusaient des chansons brisées sous le calice de parfums.


J'ai gravi un à un des échelons, j'ai parcouru l'eau des marées, et des rivières. J'ai nagé dans des abîmes insoupçonnables, mais je n'ai pas perdu mes souvenirs à la clarté des choses sans poids. Ils sont inscrits dans le secret des lignes, dans l'espace d'un temps, sur l'épée d'un soleil en noce. La nuit a engravé son dernier mot.

Je souffle une énième fois à ma renaissance....






5.4.14

Empreintes d'une Femme...




This is the second birthday of my blog.
I wish for myself... a Happy Birthday
And I wish for my friends... 
I mean for all... 
THE BEST...
I love each one of you, because you support me, 
and always near me, by your comments, 
your reading, or sometimes just taking a look... :)

I know that some persons don't understand 
french and must translate my text 
and sometimes it is a bad translation... 
I want to tell you that's a pleasure for me...
And really this blog exist because of you... 
 and I can't exist without you...

Thank you so much
You are the best 
Love and Peace. 

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Je souffle en ce jour, la deuxième bougie de mon blog. Je suis consciente que c'est mince comparait à bien d'autres, mais les années passent si vite. J'ai peine à croire que ça fait déjà deux ans que je suis parmi vous, mais comme on dit, on commence toujours petit... (sourire).

J'ai promis l'an dernier de ne pas renouveler l'expérience, mais il faut croire que je n'ai pas tenu ma promesse, et je pense que je ne vais pas la maintenir non plus, parce que, j'aime partager avec vous mes écrits, et j'aimerais aussi prendre ce peu de plaisir annuel qui m'est offert, et m'élargir un peu sur la vie, ou plus précisément sur moi... Alors prenez votre mal en patience et supportez mes jérémiades... Il y a ceux qui les supportent pour la vie... Vous êtes chanceux... :)

J'aimerais vous parler de la femme que je suis, et que beaucoup aiment la qualifier en tant que Mystérieuse..., c'est vrai que très peu connaissent réellement mon identité... mais je pense que vous avez une importante part de moi... qui n'est d'ailleurs pas loin de mon personnage réel... Moi, j'aime bien me définir en tant qu'une femme passionnément... amoureuse..., et intensément... rêveuse...

Je me livre dans mes écrits plus que de raison, je parle des tréfonds de mon être, et je n'ai jamais été silencieuse, même si je le voulais. Mes mots me trahissent à chaque envolée, sans vergogne et se libèrent sur mes feuillets. Ils me dénudent par la transparence, la limpidité et l'innocence que revêt mon ombre à l'écriture. Tout mon être vibre, un frisson me parcoure de délices sous des rimes que je déniche de nulle part, mais qui aiment s'aventurer sur le rebord de ma plume... 
Certains mots tombent réellement à pic avec mon texte, et d'autres sont un trésor que je découvre parmi les cailloux... leur sens est valeureux, leur signification est une réserve inestimable... 
Ils dorlotent mon ouïe, chatouillent mon papier, s'infiltrent entre les autres amis et trouvent tous seuls leur place, même si je n'étais pas si chaude au départ par leur présence... Ils m'ébranlent à l'aventure soigneuse, à une extrême agréable volupté, à la palpitation savoureuse de l'inspiration, à des souvenirs qui s'entremêlent entre la réalité et l'imagination...

Je ne suis pas exceptionnelle, loin de moi de me décrire aussi parfaite. J'ai plein de défauts, et il paraît que j'en ai des qualités... (sourire).

La vie n'a pas été clémente avec moi, ou peut-être qu'elle a été à mes débuts, pour beaucoup de temps en y pensant, mais je ne m'en suis jamais aperçue, jusqu'au jour où j'ai eu une rafale qui m'a bouleversée et m'a secouée au point, que je suis restée longtemps dans une léthargie sans me rendre compte de ce qui m'entourait. J'ai pris pied certes, et je me suis redressée petit à petit... Et j'avoue que je n'avais pas le choix non plus... Certains disent que je suis forte, mais ils oublient que je suis aussi vulnérable. Ils pensent que la "faiblesse" est un défaut... possible, moi je la considère "Humaine" .

Des sillons ont marqué ma traversée, des rides invisibles ont creusé ma persévérance... mes craintes, mes incertitudes, mes mélancolies, mes doutes et mes peurs... parfois, j'ai l'impression d'avoir parcouru le temps en une enjambée, j'ai fait deux ou trois fois le voyage de mon âge en temps... 

La vie est si difficile sans répit par moments, mais je l'aime avec ses déboires, ses obstacles, ses hauts et ses bas... et encore plus déterminée à poursuivre mon chemin...
J'ai fait des erreurs, j'en suis consciente, et combien... j'en tire des leçons... je les assume en permanence, même si des fois, ils sont lourds à porter sur mes épaules, et qu'avec je titube parfois... mon passé est omniprésent, et il y a des moments de solitude... mais je ne veux pas vivre avec des regrets... Je ne sais de quoi est tapissé mon futur... Je rêve en une vie meilleure et je me bas pour obtenir ce bonheur si convoité... Je sais qu'il est fait de petits pas et je le savoure autant avec délice sans me précipiter de l'avoir en entier. 

Je ne sais non plus de quoi est fait un demain... tout ce que je sais, c'est que je suis fière du chemin que j'ai parcouru... autant avec mes qualités qu'avec mes défauts... Tout ce dont je peux affirmer et que seul l'Amour est le sentiment qui me maintient encore en vie... Les beaux jours sont continuellement devant moi... Je marche la tête haute vers l'horizon de mon avenir et plein d'espoir au fond des yeux.

Merci infiniment aux fidèles lecteurs, aux nouveaux et aux anciens adhérents, aux curieux et à tous et à toutes.... Je vous souhaite une bonne lecture, et prenez plaisir à cueillir les fleurs de mon royaume... (sourire).

Je me souhaite encore une fois et doublement un Joyeux Anniversaire... :)



2.3.14

Les bruits de bottes



Sur la rive de nos pensées... 
J'ai toujours marché sur la plage 
à ramasser des coquillages, des bâtons
et des objets abandonnés... 
J'ai cru voir dans ces choses, déposé par les vagues,
l'ensemble de l'humanité avec ses joies et ses peines...
Le secret qui permet à l'homme de ne pas vieillir
et de rester simple et d'avoir la capacité 
de découvrir un monde dans un grain de sable...
Il n'y a rien de trop petit pour être 
plus petit que ne l'est l'homme...
Nous marchons lentement à l'endroit où le reflet
des clapotis des vagues sur le sable...
Nous allons vers des réflexions, et des pensées
et avec le temps, nous retrouverons
notre sang-froid perdu, la sérénité et 
surtout nous-mêmes...
[Romano Battaglia]
.
.
.

Tant de mots glissent pour se toucher à une peau baignée de sueur... sommeillent dans les bras de mon encrier... lèchent le cou salé de ma bouteille... une intrusion résonnante qui attire mes pensées et s'aventure à coucher le fantasme sur mon papier marbré... 
Souvent, une douleur non identifiable s'apparente à un mélange doux... touche le fond de l'insensé en sens... des sensations lointaines refoulées, me parcourent l'échine, un souffle de plaisir résonne en moi... une haletante respiration en sourdine m'imprègne de son émoi... 

Une nudité innocente... Etre avec toi où que j'aille, se voir dans le regard de ton horizon qui a précédé le mien... me transporte partout où je vais... même quand tu n'es plus là... se dénicher des senteurs qui me ramènent immanquablement vers toi... prendre ta main jusqu'à la tombée de la nuit, en marchant lentement sur une épaisse cape de velours miroitant le reflet des étoiles sur le vitrail de ton cristallin... à travers, teintée une intrigue chargée de sensualité... un parchemin de ton ombre me guette... te lire en recueil de palimpseste de mes fragrances... se laisser le temps de penser entre nos mots... 

Je sentis la soie obscure d'une dentelle froissée, un condensat si frêle me serre au ventre... J'étais submergée par cette chaleur et je résistais pour demeurer éveillée à toutes ces connexions qui persistaient au présent... Elles transformaient les bribes de résonances magnétiques et sensorielles en moult images qui défilaient devant mes yeux... 

Je tempérais mes émotions... Je caresse le dos de ma plume en rêve des jours croisés... je ne me satisfais jamais des moments inachevés... s'ouvrir à des souvenirs qui écrasent mes soudaines pensées et les partagent en intime nostalgie... s'affectent à accepter un lit du présent... Je m'abîme en risque du réel figé d'immobilité et s'allonge rudement en temps face à ma vue... Il me presse les lèvres de caresse oppressante sans se lasser de convaincre en frivolité ma raison... Un sonnet conflit de diapason... une moue étrange se dessine sur les rebords de mon front... suis-je forte à ce jeu ? étant une femme... mais, les hommes cachent bien le leur et la maîtrise bien plus à nos dépends... La gloire de taire des vérités, se convaincre éternellement pour la bonne cause... Une confession silencieuse qui n'échappera du gosier par la fente de la parole... 
Perdre la trace que j'ai bataillée au prix de nombreux efforts et remporter la victoire ne serait-ce qu'une fois... être liée en obsession à sa mémoire et d'être persuadée qu'une fouille aux tréfonds pouvait changer l'ordre des choses ou apporter un brin de réconfort... une sécurité éphémère des muscles sous la chair en berne... 

Un mensonge embaumait la pièce... une mèche de feu brûlée remplissait les narines d'un haut le cœur... Je rapprochais mon visage pour respirer ma première vision... un pouvoir m'ancrait du non-sens... Les hanches des voyelles se heurtent un peu trop aux hanches des consonnes, à des émotions qui trahissent le désir de nouvelles expériences... une voyance d'un mirage de lumière à des cœurs remplis d'attente... la trace dangereuse d'autres mains fuse en faible espoir... juger le sarcasme habile d'un amant au passé... une désinvolture sur des perspectives en ligne épurée... un éclair en ronde zébra les nuées de mes voyages réveillés... un dernier rempart avant de sombrer dans le vide agonisant... 

Soudain, des ébats de rue me font distraire pour un moment et je perdais par conséquent le fil de ma concentration... des voix aiguës comme du cristal volant en éclats se dispersaient en écho contre les ruelles vides... 
Une pluie déteinte d'un malaise en semi-conscience implorait en supplice mes efforts saccadés... se traîne d'un gris sale, impossible à définir nettement... un air de cliquetis impotent tresse des rencontres au hasard des haltes effrénées... rendre le raisonnable parfois à se rebeller... 
Isoler une foudre qui s'exprime en talent au milieu d'un champ hostile... l'effet escompté d'une crinière hérissée brime le rideau du canularesque... s'efforce d'inspirer la confiance qui n'apprête guère à être rassurée... une bourrasque de ciel semblait s'écrouler par terre... pleurant un ouragan de sifflets à des oreilles blotties à même le plancher du bouche-à-oreille...  

Des collages d'individus connus en méconnus par autant de promesses immortalisées... mimer une juxtaposition de visages en mouvement ourdi... camper sur des idées nulles pour échapper à une réflexion plus approfondie... un cache-cache juvénile pour intimider les occupants indésirables... des joues se gonflent comme un soufflet et se mirent à activer une étincelle de flamme... un foyer en ébullition reçoit une becquée en guise de partage inégalé de déclarations... rattelées à une chevauchée d'orage... aucun clocher n'était en selle juste le grincement des essieux d'une caravane obstinée à tromper l'allure des obstacles... 

J'apercevais un roulement en tonnerre de souliers et de brodequins en gangrène impaire, s'entassent sur des chemins à un carrefour fusionnel... s'abritent une abondance en platitude vulgaire... un miroir d'escorte obséquieuse... bondir une subordination à une somnolence accablante... le sensé en insensé qui se voulait du bon sens... habiller des faces dénudées de corps... chausser des mains agrippées à une invasion d'une berceuse maniée... des pieds en surenchère dans la boue d'une croyance persistance... des coudes se poussent la main d'un balai agrippant le manche d'un mur invisible... des racines en herbe se heurtent la semence d'un désert stérile... des pas sur des routes acclamant la lumière du phénix... sur une foule aveuglée se précipitent la lueur des chimères obscurités... Le prodige détrôné de son siège à vent, ni queue ni tête... une assemblée de vestige sans foi ni loi...

Un vautour scrute les alentours des barreaux d'un règne déchu sous une apparence d'un sauveur de la reine... des maisons vides sans murailles, sans porte ni fenêtre... une ruine dans un tas de pierres... des fantômes en cri d'enfants... un chant hideux à l'écoute des hurlements de mères au pas de glas assourdissant... des pleurs dégringolent sur les parois creusant des fissures... un lassement traversant les peintures, les dalles, et les briques... tombant en chute, sur une terre en source d'eau de larmes... des hommes se couvraient les yeux d'un voile de femmes... trouvant la paix sous les jupons... un éclat vibrant d'une tribu de parasites paralysant le creux du cœur... un flash anesthésiant le labyrinthe d'un hémisphère du cerveau... 

Une frise de vagues en frustration... S'asseoir sur le désert d'une vie... ramper sur des cordes suspendues du néant... percer des âmes meurtries et plonger dans le sec de l'oubli...

L'instant d'après je me vis tomber sur des pétales de rose, un peu étourdie par une lancinante blessure imperceptible mais prisonnière de mon destin... transperce l'entaille de mon âme... des contours de cicatrices en points de suture... J'explorais des lectures en braille... un choc de tintement obscène de coïncidences, m'abasourdit... même si la cause n'avait aucune importance... 

Une malencontreuse renversée d'une image en miroir de soi-même... une expression mortuaire dans le regard... une face ouverte au monde... être à l'abri sous couvert du sûre de soi... Une coquille invisible loin des faiblesses... qui nous atteignent... nous autres les mortels... 
Une grimace d'un mal de chien s'estompera sous les auspices du temps... 

S'émouvoir d'une cuite en fuite... comme le métal de mercure... inodore, captivant, mais dangereux... à ne pas se laisser prendre au jeu du hasard... 
.
.
.

Embrasser du regard ta voix en refrain... une combustion douce entre toi et moi...





23.2.14

Ciel de Cendres...





Entre la bouche qui blesse et la bouche qui console...
Entre les yeux qui condamnent et les yeux qui éclairent...
Entre les mains qui donnent et les mains qui dépouillent...
Entre les pas sans trace et les pas qui nous guident...
Où est la différence... la mystérieuse différence ? ?...
[Inconnu]
*******

En chaque parole, avant d'avoir été prononcée, 
devrait passer par trois portes... 
Sur le premier arc est écrit "est-ce vrai ? ; 
sur le second une demande 
est enseignée "est-ce nécessaire ? ; 
sur le troisième sculpté en ultime 
demande "est-ce une parole gentille"...
Une parole juste surpasse les confins 
et les trois barrières sans se poser de questions... 
et arrive à son destinataire avec 
sa petite ou grande signification...
Dans ce monde d'aujourd'hui, 
où les paroles inutiles, futiles sont gaspillées... 
Il leur faudrait une centaine de portes... 
dont beaucoup resteraient définitivement fermées.

*******
J'ai poursuivi la félicité, le bonheur 
à chaque coin, recoin et lieu, 
croyant le trouver caché derrière les montagnes 
ou au milieu des vallées, 
mais plus vite, je me suis rendu compte 
qu'il vivait à ma proximité... 
en chaque respiration, 
en chaque souffle de vie... 

*******
La mer parle très souvent avec des mots lointains...
Elle nous raconte des choses que personne ne sait.
Seuls ceux qui connaissent l'Amour peuvent apprendre
la leçon des vagues.... des écumes...
qui ont les mêmes vibrations mouvementées du cœur...

[Romano Battaglia]

.
.
.

J'articule les phrases en bégayant des syllabes en maux
Des larmes picotent mes yeux... glissent en danse sans répit
Heures aiguës dans l'âme vide... à des paroles défuntes
J'ai perdu la mélodie de nous sous les cendres triturées
Une indifférence macabre... chatouille l'air glacial qui fige d'un coup la motricité de ma moelle
Des verbes orphelins prometteurs de nuits de bonheur
Vaincre un demain... obsolète licence qui obscurcit les pas frêles sans toi
Je trésaille dans cette absence où le délire sollicite mes entrailles
Pourpre doute et bref pressentiment tenaillent mon émoi
Le cœur et la raison se bataillent en duel meurtrier
Soulevant un pan déchiqueté... emportant le sanglot cru
Je me meurs en goutte entre eux
Mon corps est ivre de vivre sous les ailes de ma peau
Des crises d'une berceuse déchirante tue mon discernement hostile au linceul des jours fanés
J'allume une lanterne de fleurs à la recherche de galets marins
Mon aura embrasse un coin de philosophie
A des bouches géminées... arides, avides d'amour éphémère 
A une désinvolte légèreté nulle 
Mon retour abattu vers mes écrits délavés, piétinés, disparates, vendus, prostitués en des baisers fous, flous... 
N'atteignent la vanité du cœur
La rosée du matin arrose de fraîcheur mon corps endoloris, meurtris, trahis... se taire le silence à jamais
Serre mon cou... m'angoisse à l'agonie
Mon cri suinte... strident, acère l'haleine de ma mémoire dépossédée
Les ténèbres hébétées en rafale impotente
Le désespoir d'un visage désespéré... sombre l'écho des illusions
Incapable d'austérité aveuglante
Captif des bruits des cloches constantes dans la tempête de mes souvenirs
Je hèle le temps de ressusciter le calme de la mer en convulsion de révolte mouvementée
Je pars en complice d'avoir cru au tempo des sons égotistes
Prisonnière dans les tréfonds de ma solitude
Perdue dans les repères de feuillets noircis d'encre soyeuse
Je me délivre dans la vie
Je me fige le sourire sur des visages inconnus
Tous sont chargés d'histoires semblables ou croisant la mienne
Je traverse le temps aux envies titubantes
Loin de moi ma poésie naissante dans des bras glaciaires
Loin où meurt la mer de mes rimes graciles, fragiles en mon écrin
Plus proche de ma plage... la distance du sable moite sur le rebord des plis des écumes de l'espoir 
S'achève la lueur de l'horizon de mes folies
Un champ verticale de mon escale en arabesque permanente éternelle
Un unique retour sur des désirs de versets inachevés
Un navire naufragé sur l'ourlet de mes pensées
Un départ vogue la terre sous mes pieds
Un creux dort au chant des ondes iodées
Des replis de regrets séchés répartissent le supplice noyé
Je remonte un chemin de frissons soucieux de mon existence submergée
Je caresse une forteresse de mes effrois
Je pénètre ma chair... un rivage cruel d'insomnie
Je me perds en combat blessé dans ma virginité abusée
Ma langue frôle mes tempes de remords
Je trébuche sous mes grandeurs déshonorées
Une frénésie de crainte en sommeil éveillé
Mon éveil fut long entre le passé et le rapt ourdi 
Je frémis sous ce froid de vérité limpide, réelle... une évidence
Assaille mon visage en gerçures balafrées
Je me guerroie en perpétuel accrochage à une piètre brise en offrande
L'assoiffé spectre de l'oubli me saisisse la face d’affront 
Mes mains cambrent en attente avant l'ultime abandon
Mon essence se voit de porter un bagage si lourd de mes audaces descellées
Un muet secret perdu à l'aube d'un trauma soleil
Je vibre en douleur de mes peines
Des matins ternes de lassitudes annoncées
Me recouvrir vers d'autres chaleurs étrangères 
Je déserte les draps de chapitres faussés enclos
Je n'accompagnerai les rayons de l'automne
Je ceins les voix étreintes de nos yeux
Je n'aspirerai la soie de nos transes en parfums enivrés
Je partirai en m'essoufflant nos fragrances démesurées
Je serre en moi un instant où ton regard à percer mon ciel
Se figent en moi tes sourires en empreinte lointaine
Perdre la fougue de ton regard bouleversant 
Les jours sans lumière pleurent mes paupières lourdes
Les nuages d'un masque ternis de nuées de leurres
Des chemins renaissent aux confins des êtres
Resurgissent à chaque rencontre et brisent nos idéaux 
Le vécu partagé sans étincelle d'amour fade saveur morbide
Des portes s'ouvrent et se referment lors des traversées... pour se quitter sans adieu...
Un voyage qui finit sans promesse d'approche
Un voile soutenant des filets d'orgueil outré
Ébullition d'une silhouette maniaque en vain 
Esseulée dans l'ouragan espiègle d'une petitesse de soi...
...
Les perles de vent voleront au chant vertigineux d'un cotonneux mystère du Ra...
Ardente fût la caresse d'un pétale de peau...




3.2.14

Entre Toi... Mon Coeur... et les fleurs de ma poésie...




Il y a deux choses plus belles que le bonheur...
le rêve qu'on en fait et 
le souvenir qu'on en garde.
[Prov.& max.]
 ....
Le plus beau sentiment du monde, 
c'est le sens du mystère. 
Celui qui n'a jamais connu
cette émotion, ses yeux sont fermés.
[Albert Einstein]



Que l'encre coule à flots... 
et encore... 
sous la braise du feu... que j'ai tant couvé... 
j'ai l'accoutumé de Toi...

Tu es un beau regard qui a croisé un jour, mes écrits... 
un torrent d'ivresse partagé à la symphonie de la vie... 
de nos rêves au fil d'un horizon d'envies... 
le reflet d'un miroir romanesque... 
brodé de vers... 
ourlé de rimes... 
apaisé de baisers...
le port d'une poésie passionnée... 
le frisson d'une buée en liberté... 
sous nos corps nus en écriture de danse en transe d'un Tango endiablé... 
un délicat vertige embaumé de nos sueurs parfumées... 
les gouttes de l'amour en pluie enfiévrées... 
j'ai le manqué de Toi...

Nos yeux en perles cristallines en dentelle d'ondes en émotion de Toi et Moi...
à l'aventure d'une belle romance... 
a ruisselé sur mes feuillets avec les senteurs de jasmin d'un encrier amouraché...
une fontaine de plaisir entre les lignes... 
au regard d'une ombre crémeuse... 
d'une féminité fardée de lumière auréolée... 
chaque mot consigné était les pétales d'une rose... 
aux différentes couleurs de l'air de mon âme... 
un jardin aimé passionnément... 
fleuri avec goût, sagesse et maturité... 
mes écrits en délices sucrées... 
mes yeux pétillants de passion... 
une traînée discrètement en silence... 
les fleurs de ma poésie... 
l'élixir d'une quintessence parée...
s'essouffle en traversée d'un gracieux filet de mes pensées... 
une incantation de soie que j'ai caressée... 
des roses poudrées de mes étoiles cueillies en souffle de lune... 
un voilage fardé d'émoi...
un nuage transparent visagé... 
j'ai le flouté de Toi...

Je sommeille sur un rivage qui m'a tant ensorcelé...
j'écris sur les écumes des vagues mes souvenirs...
A présent, je sens que mes mots ont beaucoup mûris...
portent la sagesse d'une femme remplie de sapience volupté...
de feelings assagis... de réflexions en tendance...
mes secrets stylisés... apprivoisant le charmé...
n'illusionne le temps... mais le vis...
ma plume soyeuse... entoilée à mes sens...
suit l'élan de mon cœur parlant...
le sceau de mon chevalier blanc...
peu m'importe les égards... 
je serai un chemin vers Toi... 
de mon visage sans fard...
en faim gourmande de Toi... 
sublime douceur...
jardinier de mon cœur... 
graine de mon bonheur... 
arôme d'une clarté pure... 
limpide transparence en rideau de cils...
une séduite romantique fascinée... 
rêveuse en vitrail de prose...
mon papier velouté... 
assoiffé en sensualité naviguée... 
en filament de félicité vogué...
une empreinte ailée au bord du puits...
en ma complice, ma confidente entre présence et silence...
un délice accroché au soleil en jolie rayon...
j'ai l'avidité de Toi...


Mon cœur bat enCore...