-XI-
Étreintes
***
Des fleurs parfumées agonisent l'éclat du jour, une partie de ma vie est très loin de moi... D'un passé que je n'arriverais plus à saisir.
Je me sens triste à mourir...
L'ombrage de mon regard effeuillait silencieusement ma joie, mon sourire, ma gaieté, mes plaisanteries, mon amusement, ma douceur, et ma légèreté de vivre, une pénombre le masquait définitivement des rayons de la lumière. J'étais plongée dans une profonde mélancolie qui m'était longtemps mystérieuse, si imperceptible. Cependant, elle conspire à me submerger, à m'inonder et à m'accabler sous un intarissable flux de confusion. Elle se loge librement, sans défoncer aucune porte, à peine s'installe le spleen. Elle est sirupeuse, fluide, doucereuse, souvent sans être néfaste, mais bien rigide, robuste, comme une seconde peau qui coule ses laves tièdes après la mousson. Son obscurité tenante est indélébile, ses yeux sont indéchiffrables et pourtant envoûtants, enivrants de persévérance. Elle contient les confins de la félicité, s'interpose à mon bonheur, renferme mes rires nonchalants. Être seule est le refuge de sa potence, et l'abri de son ciel est ma demeure sans conditions, un tènement pernicieux...
Sur ma peau le dessin, de tous mes tourments, mon ivresse passée, engendrée, et permanente, des mots gardés en secret, mon ultime beauté sans combat.
Je sommeille dans la brume... Je pénètre l'enceinte de mon jardin clos à jamais. Les marches s'éclipsent sous mes pas. Au seuil du portail, dans une demi-obscurité, en haut et en grand, était gravé "Amour" en lettres d'or, comme une sorte de devise sacrée. J'avais déjà perdu ce culte de dévotion en chemin, et toutes ces belles promesses, trahies, il ne me restait que les stigmates et les vestiges d'une belle romance... Mais, encore, plus bas, apparaissait en lettres plus fines l'apparence d'une citation : "Ce qui est passé a fui... Ce que tu espères est absent... mais, le présent est à toi..."
J'étais plus embrouillée et confuse que jamais, je ne voulais même pas puiser, ni céder au sens des mots. Et dans l'énergie du désespoir, j'ai commencé à secouer violemment la grille de fer forgé de toutes mes forces, je criais et pleurais dans un élan d'accablement, tout ce, à quoi j'aspirais, était de franchir la porte et revivre ce voyage d'éternité, mais personne ne m'entendit et nul ne m'ouvrit.
Sur ma peau le dessin, de tous mes tourments, mon ivresse passée, engendrée, et permanente, des mots gardés en secret, mon ultime beauté sans combat.
Je sommeille dans la brume... Je pénètre l'enceinte de mon jardin clos à jamais. Les marches s'éclipsent sous mes pas. Au seuil du portail, dans une demi-obscurité, en haut et en grand, était gravé "Amour" en lettres d'or, comme une sorte de devise sacrée. J'avais déjà perdu ce culte de dévotion en chemin, et toutes ces belles promesses, trahies, il ne me restait que les stigmates et les vestiges d'une belle romance... Mais, encore, plus bas, apparaissait en lettres plus fines l'apparence d'une citation : "Ce qui est passé a fui... Ce que tu espères est absent... mais, le présent est à toi..."
J'étais plus embrouillée et confuse que jamais, je ne voulais même pas puiser, ni céder au sens des mots. Et dans l'énergie du désespoir, j'ai commencé à secouer violemment la grille de fer forgé de toutes mes forces, je criais et pleurais dans un élan d'accablement, tout ce, à quoi j'aspirais, était de franchir la porte et revivre ce voyage d'éternité, mais personne ne m'entendit et nul ne m'ouvrit.
Pourquoi m'empêche-t-on d'accéder à mon dernier souhait ?.
J'étais sous le choc et anéantie, j'ai fini par capituler et rebrousser mon chemin. Mais, soudain, j'ai réalisé que j'étais au bord du vide, nulle trace de mon retour parmi les morts-vivants. Visiblement, seuls quelques petits nuages me suivaient de très près, qui couraient dans le grand ciel et s'amusaient à dessiner des visages, et jouaient à pénétrer l'air et à friser mon ombre.
Je me suis distraite un moment dans le jeu et sous la poussée d'une hallucination, mon corps vacilla dans le vertige des abîmes et tomba dans le vide. J'essayai de me retenir à une brise légère qui virevoltait mes cheveux... Je me suis réveillée en sursaut, une sueur froide perlait sur mon front, ma gorge était sèche par l'étouffement, j'étais par terre dans ma chambre, ce n'était qu'un mauvais rêve.
Aussi loin que remontaient mes souvenirs, j'aurais tant aimé réparer la blessure originelle...
[...]
J'étais sous le choc et anéantie, j'ai fini par capituler et rebrousser mon chemin. Mais, soudain, j'ai réalisé que j'étais au bord du vide, nulle trace de mon retour parmi les morts-vivants. Visiblement, seuls quelques petits nuages me suivaient de très près, qui couraient dans le grand ciel et s'amusaient à dessiner des visages, et jouaient à pénétrer l'air et à friser mon ombre.
Je me suis distraite un moment dans le jeu et sous la poussée d'une hallucination, mon corps vacilla dans le vertige des abîmes et tomba dans le vide. J'essayai de me retenir à une brise légère qui virevoltait mes cheveux... Je me suis réveillée en sursaut, une sueur froide perlait sur mon front, ma gorge était sèche par l'étouffement, j'étais par terre dans ma chambre, ce n'était qu'un mauvais rêve.
Aussi loin que remontaient mes souvenirs, j'aurais tant aimé réparer la blessure originelle...
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